La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
Nouveau coup dur pour Atos : après Kretinsky, Airbus claque la porte à son tour, l’action s’effondre en Bourse
Ces nouvelles secousses se sont aussitôt répercutées sur le cours de l’action Atos à la Bourse de Paris. A la clôture, vers 18h, elle lâchait encore près de 19,16%, à 1,74 euro, après être descendue jusqu’à 1,62 euro. Depuis le début de l’année, sa dégringolade frôle les 70%.
Dans l’immédiat, cette nouvelle entraîne surtout le report sine die de la publication des résultats annuels 2023 de l’entreprise. Prévue au 20 mars, celle-ci avait déjà été repoussée fin février, après l’annonce d’un échec concernant les discussions menées entre Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour lui céder une de ses branches.
Une dette stratosphérique
Ce nouvel épisode rend encore un peu plus flou l’avenir du groupe, dont le projet de restructuration - avec une scission en deux entités - a été annoncé à l’été 2022. Or, ces projets de cession étaient cruciaux pour Atos, dont le niveau d’endettement affole les investisseurs, avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025.
Le groupe avait annoncé début février la nomination d’une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, qui s’est notamment chargée des dossiers Casino et Orpea. Celle-ci s’est vu confier la mission de négocier avec 22 établissements bancaires, sous l’oeil attentif de Bercy.
Et pour cause, Atos possède des supercalculateurs, notamment utilisés dans le secteur de la défense et le nucléaire, qui posent des enjeux de souveraineté. « Nous suivons étroitement les négociations avec les financeurs du groupe », avait ainsi assuré la secrétaire d’État chargée du Numérique, Marina Ferrari, interrogée à l’Assemblée nationale fin février.
Des répercussions sur les Jeux olympiques ?
Dans les prochains mois, Atos doit aussi être un des piliers de l’organisation des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août) et paralympiques (du 28 août au 8 septembre). L’entreprise doit notamment héberger les données personnelles des participants et en fournissant ses services en matière de cybersécurité.
Interrogé mardi par Le Figaro pour savoir si la situation actuelle du groupe pourrait avoir des répercussions sur ces événements sportifs planétaires, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), gendarme français de la sécurité informatique, s’est voulu rassurant.
« Evidemment, nous avons une vigilance particulière compte tenu des difficultés que la société a pu rencontrer, mais je n’ai aujourd’hui aucun signe d’alerte lié à la situation du groupe qui se répercuterait sur la sécurité de ce qu’ils font pour les Jeux. Nous les suivons de près pour s’assurer qu’il n’y a pas de dérives. Mais il n’y en a pas aujourd’hui », a affirmé Vincent Strubel.
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