La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
Orange se pose en accompagnateur des entreprises pour prendre la vague de l’IA
« L’IA porteuse d’avenir et d’employabilité »
La seconde offre, elle, relève presque de l’évangélisation autour de l’IA. Orange Business va, en clair, « ouvrir son parcours de formation sur les données et l’IA » à ses clients, a poursuivi Aliette Mousnier-Lompré. L’objectif est double : sensibiliser les dirigeants aux bénéfices de l’IA, et former des spécialistes ou des consultants dans ce domaine, qui sont une denrée rare. « Cet accompagnement au changement est critique, insiste la patronne d’Orange Business. Nous souhaitons montrer que l’IA est porteuse d’avenir et d’employabilité. » Orange ambitionne, lui-même, de former 5.000 personnes dans ce domaine d’ici 2025. Aujourd’hui, il en possède 1.800.
Orange Business a présenté ses nouvelles offres ce mardi, à son « Orange Business Summit », son rendez-vous annuel, qui se tenait au Palais des congrès de la Porte Maillot, à Paris. L’événement a rassemblé, d’après l’opérateur, quelque 1.200 de ses clients. Avec ses offres, Orange veut tout à la fois convaincre et rassurer les entreprises désireuses de se convertir à l’IA générative. Il se présente comme l’acteur capable de proposer une solution complète et sur-mesure dans un écosystème complexe. Avec Orange, vante l’opérateur, nul besoin d’aller toquer à la porte de différents fournisseurs pour choisir la bonne connexion Internet, héberger ses données, sélectionner la bonne interface, accéder à un supercalculateur, trouver les bons algorithmes ou protéger ses communications... Ici, Orange se charge, in fine, de tout.
« Accompagner le client de bout en bout »
« Nous voulons accompagner le client de bout en bout », renchérit Aliette Mousnier-Lompré. L’offensive d’Orange Business dans l’IA générative s’inscrit parfaitement dans sa nouvelle stratégie, argue François Fleutiot, directeur exécutif de la branche française du groupe. A savoir « devenir l’intégrateur réseaux et numérique de référence en Europe », souligne-t-il. Aliette Mousnier-Lompré
ne souhaite pas chiffrer ses ambitions en matière d’IA. Mais elle précise que ce segment génère environ 1 milliard d’euros de revenus par an, et qu’« énormément de cas d’usage affichent des taux de croissance à deux chiffres ».
La dirigeante semble convaincue des bienfaits de l’IA. « Chez-nous, les experts télécoms l’utilisent pour vérifier la configuration des réseaux, les équipes commerciales effectuent des tests pour répondre aux appels d’offres, égrène-t-elle. Nos juristes, eux aussi, recourent à l’IA générative pour produire des contrats et différentes clauses. » Elle évoque aussi « la killer app », ou application de rupture, de l’IA en tant qu’aide au codage, laquelle se démocratise chez les développeurs. « C’est une transformation profonde, poursuit-elle. Mais cela s’anticipe, cela s’accompagne. »
643 suppressions de postes
Orange Business est d’ailleurs lui-même confronté à une « transformation profonde » liée à l’essor des services numériques. La téléphonie d’entreprise, qui est son activité historique, pâtit sévèrement, et depuis plusieurs années, de la concurrence des services de visioconférence. C’est précisément la raison pour laquelle la division cherche d’autres relais de croissance, dont l’IA, en capitalisant sur son expertise tant dans les réseaux télécoms que dans le cloud ou la cybersécurité.
Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, Orange Business a prévu de tailler dans ses effectifs à hauteur de 643 postes en France. Mais il a décidé de retirer, en décembre dernier, la demande d’homologation de ce plan de départs volontaires (PDV) auprès de la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS). Celle-ci lui a demandé des clarifications sur différents points. Ce mardi, Aliette Mousnier-Lompré a indiqué que les négociations avec les syndicats venaient tout juste de se terminer, et qu’une nouvelle mouture du PDV sera bientôt transmise à la DRIEETS. ▰