La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
Neutralité carbone : comment la Bretagne entend sortir des énergies fossiles
développement économique à l’aune de la décarbonation. En raison des coûts financiers induits, on ne peut fixer des objectifs qu’on ne pourra pas atteindre » conclut l’élue. Du Comité régional de l’énergie et de la stratégie régionale dans son ensemble, les conseillers attendent un partage des diagnostics et des choix clairs. Surtout pas des décisions télécommandées depuis Paris.
Décarboner sans changer de modèle ?
« En matière d’incitation à la sobriété, l’exécutif régional fait effectivement le pari de la croissance verte et du renouvelable », admet Loïc Le Hir, conseiller Les Écologistes de Bretagne.
« Mais il mise sur la technologie plus que sur le changement de modèle lié à l’agriculture et à la pêche, à l’industrie ou au BTP. Par le refus de diviser le cheptel et de réduire l’élevage hors-sol des porcs, parce qu’on est toujours au stade des expérimentations sur la sortie des pesticides, parce que la centrale à gaz de Landivisiau, conçue pour une production d’appoint hivernal, fonctionne à plein tube, ces activités économiques ne contribuent pas suffisamment à l’effort de baisse des émissions » regrette l’élu.
L’aérien se retrouve aussi dans le collimateur des écologistes. Ils ont récemment fustigé l’aide régionale à la future usine de l’avionneur Safran à Rennes et à celle à l’aéroport de Quimper, destinée à financer une reconversion vers l’aviation d’affaires. Le « mirage de l’avion vert », taclent-ils.
De la juste prise en compte des territoires dans les choix de décarbonation qui seront faits demain par la Bretagne dépendra la mobilisation au service de la sobriété. Celle-ci ne se fera pas sans vagues. ▰