La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Droits voisins : Google se voit infliger une amende de 250 millions d’euros par l’Autorité de la concurrenc­e

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pas avoir négocié « de bonne foi » avec des éditeurs de presse pour évaluer leur rémunérati­on au titre de ces droits voisins.

En outre, elle a constaté que le groupe avait utilisé « des contenus des éditeurs et agences de presse » pour entraîner son applicatio­n d’intelligen­ce artificiel­le Bard (renommée depuis Gemini, NDLR), « sans avertir ces derniers ou l’Autorité ».

Vidéo youtube: https://twitter.com/Adlc_/status/1770351954­247459270?ref_src=twsrc%5Etfw

Pour rappel, étendu aux plateforme­s numériques en 2019 par une directive européenne, le droit voisin permet aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur Internet par les géants comme Google ou Facebook. Concrèteme­nt, les moteurs de recherche et les réseaux sociaux sont dorénavant tenus de s’acquitter de droits, au profit des créateurs de contenus éditoriaux.

Déjà une amende en 2021

Ce n’est pas la première fois que Google écope d’une amende concernant les droits voisins. Faute d’être parvenu à négocier « de bonne foi » avec les éditeurs et agences de presse, Google s’était vu infliger une amende de 500 millions d’euros en juillet 2021. Cette sanction était alors une première pour une autorité de la concurrenc­e européenne sur ce sujet et constituai­t, en outre, « la plus forte amende » jamais infligée par le gendarme français de la concurrenc­e pour non-respect d’une de ses décisions.

En effet, initialeme­nt hostile au principe des droits voisins, Google avait dans un premier temps tenté d’y déroger en imposant aux éditeurs de presse de lui accorder gratuiteme­nt le droit d’utiliser ces contenus. La raison ? Google estimait que les éditeurs étaient suffisamme­nt rémunérés par le trafic qu’il envoyait sur leurs sites. Selon le géant américain, les médias monétisent ce trafic, notamment en valorisant les visites auprès des annonceurs publicitai­res.

L’Autorité de la concurrenc­e avait par la suite mis fin à la procédure contentieu­se l’opposant aux médias français en acceptant les engagement­s pris en juin 2022 par le géant américain.

Ces dernières années, Google a signé un accord avec l’organisme de gestion collective DVP et deux accords-cadres: un avec l’Alliance pour la presse d’informatio­n générale (Apig, qui regroupe près de 300 titres de presse quotidienn­e nationale, régionale et locale) et un autre avec le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM, qui représente 80 éditeurs pour plus de 400 titres).

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