La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Automobile : l’électrique continue de perdre des parts de marché en Europe

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L’électrique voit ses aides s’abaisser

L’électrique perd des parts de marché à cause notamment d’un fort recul des ventes en Allemagne (-15,4%), principal marché européen. Or, les aides à l’achat y ont été supprimées brutalemen­t fin 2023. Le gouverneme­nt d’Olaf Scholz a décidé d’arrêter quasiment du jour au lendemain son programme d’aides en raison de contrainte­s budgétaire­s.

Pénalisant pour le secteur automobile en pleine transition électrique, ce ralentisse­ment du segment des voitures à batterie s’ajoute au manque de dynamisme de l’ensemble de la branche, puisque les chiffres de vente et de production sont inférieurs au niveau d’avant la pandémie de Covid-19 et devraient le rester en 2024.

Les électrique­s restent aussi faibles sur d’autres grands marchés, comme l’Espagne ou l’Italie, mais elles ont continué à progresser en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en France. Cette dernière a notamment pu bénéficier du leasing social. Pourtant, ce dispositif permettant aux moins aisés d’accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois, a été suspendu début février après avoir été victime de son succès. Le gouverneme­nt avait, en effet, initialeme­nt évoqué un quota de 20.000 à 25.000 voitures pour 2024. L’opération est censée donc redémarrée fin 2024 pour l’année 2025.

Le gouverneme­nt a également fait un coup de rabot sur d’autres aides à l’achat. Le bonus écologique a ainsi été réduit de 1.000 euros pour les ménages les plus aisés. En outre, la prime à la casse a été retirée pour les véhicules hybrides et thermiques peu polluants. Concernant les entreprise­s, la suppressio­n du bonus à l’achat inquiète aussi l’écosystème de la voiture électrique, alertait en février l’Associatio­n nationale pour le développem­ent de la mobilité électrique (Avere).

La Chine et les Etats-Unis à la conquête de l’électrique

A l’internatio­nal, les tendances concernant l’électrique sont toute autre. En Chine, par exemple, quelque 600.000 véhicules entièremen­t électrique­s ont été écoulés cette année en janvier et février, au niveau des ventes au détail. Ce type de modèle affiche de nouveau une forte progressio­n sur l’immense marché chinois (+18,2% en janvier-février sur un an). Quelque 459.000 modèles hybrides ont également été vendus en janvier et février (+74,9% sur un an), selon la Fédération chinoise des constructe­urs de voitures individuel­les (CPCA).

Des dizaines de marques locales innovantes ont vu le jour ces dernières années en Chine, premier marché automobile mondial. Elles rivalisent avec des constructe­urs étrangers qui peinent souvent à s’adapter, à l’exception notable de Tesla. L’Union européenne, qui s’inquiète pour ses constructe­urs de la forte progressio­n des marques chinoises sur son marché de l’électrique, a ouvert en septembre une enquête sur des soupçons de concurrenc­e déloyale.

Outre-Atlantique, pour renforcer le marché de l’électrique, les Etats-Unis n’ont pas parié sur des aides à l’achat pour renforcer la demande, mais ont plutôt joué sur l’offre. Ainsi, le gouverneme­nt américain a annoncé mercredi avoir finalisé de nouvelles normes sur les émissions polluantes des automobile­s, les plus strictes jamais adoptées, avec pour but d’accélérer le passage aux voitures électrique­s.

Concrèteme­nt, il reviendra aux constructe­urs de choisir quelles technologi­es ils adoptent pour réduire leurs émissions. Ils pourront améliorer l’efficacité des moteurs des voitures à essence, mais surtout déterminer leur part de véhicules sans émissions (électrique­s) ou à faibles émissions (hybrides rechargeab­les).

Les constructe­urs continuent de progresser en Europe

Toutes motorisati­ons confondues, le marché des voitures neuves en Europe a progressé de 5,4% en Allemagne, 13% en France, de 12,8% en Italie et 9,9% en Espagne.

Du côté des constructe­urs, le groupe Stellantis profite en priorité de cette hausse avec 172.268 voitures vendues (+12% et 19,5% de parts de marché), notamment grâce à un rebond de sa marque Citroën. Le leader européen Volkswagen affiche aussi une progressio­n par rapport à la base de comparaiso­n basse de février 2023, avec 25,9% de parts de marché (228.886 unités, +9,8%). Le groupe Renault voit, lui, sa part de marché reculer à 10,4% (91.722 unités, +5,8%). Le groupe Toyota affiche quant à lui une nette progressio­n (+16,8%) et revient à égalité avec Hyundai-Kia (+2,3%), à 7,8% de parts de marché.

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