La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Spécialist­e de la maison individuel­le sur-mesure, Mas Provence veut élargir son marché

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un tiers de son chiffre d’affaires en 2022. Ce marché, le groupe Mas Provence en fait partie. Mais la chute est moins violente.

« En 2023, notre chiffre d’affaires s’élevait à 38 millions d’euros, un chiffre en baisse de 8 %. Nous avons donc relativeme­nt bien tenu étant donné le contexte. Et notre résultat d’exploitati­on est à l’équilibre », assure Johann Franchi, directeur général du groupe Mas Provence. Parmi les atouts de l’entreprise pour résister à la crise : son positionne­ment haut-de-gamme, portant des projets immobilier­s dont le coût moyen s’élève à 635.000 euros toutes taxes et terrain compris. De sorte que son modèle économique dépend davantage de la valeur des projets réalisés que de leur volume.

De petit constructe­ur local à groupe multi-marques

Né en 1971 à Manosque, le groupe consiste d’abord en « un petit constructe­ur local », raconte Johann Franchi. En 1986, l’entreprise est reprise par Maurice Armand. Ingénieur, il acquiert 100% du capital de la société à qui il veut faire franchir un nouveau cap, étendant sa présence sur un territoire plus large couvrant la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que l’ancien Languedoc-Roussillon. En 2002, Unicil Groupe Action Logement entre au capital comme actionnair­e majoritair­e. Et vingt ans plus tard, Action Logement Immobilier devient l’unique actionnair­e institutio­nnel du groupe qui compte alors trois marques. La principale d’entre elles - elle représente 70 % de l’activité- est Mas Provence. Elle propose la constructi­on de maisons sur-mesure, conçues par des architecte­s intégrés ou extérieurs au groupe.

Côté Occitanie, le groupe dispose de la marque Villa Bella, positionné­e sur une offre de logement plus intermédia­ire, sur catalogue et non sur-mesure. S’ajoute à ces deux marques une troisième : Maisons d’en France, destinée aux primo-accédants. Une marque que le groupe Cimmi a souhaité abandonner en refondant son identité pour devenir Mas Provence.

« Le marché ne fait plus de primo-accession », explique le directeur de l’entreprise. À la place, Mas Provence se dote d’une nouvelle marque, Esprit Mas. Une « marque intermédia­ire qui taquine l’environnem­ent urbain », proposant des surfaces plus petites, davantage en périphérie de villes.

Un marché de plus en plus contraint

À travers son reposition­nement, le groupe espère ainsi s’adapter à la nouvelle donne qui prévaut sur le marché de la maison individuel­le. Un marché sur lequel les envies demeurent les mêmes, mais où les contrainte­s sont plus nombreuses. « Les clients veulent toujours une maison qui soit la plus grande et la plus confortabl­e possible. Mais ce sont souvent les contrainte­s qui mettent leurs envies sur le grill : le PLU, la taille du terrain, la réglementa­tion énergétiqu­e... ». Des contrainte­s d’autant plus fortes sur le territoire que couvre l’entreprise, et particuliè­rement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ici, la tension foncière est présente depuis longtemps. La demande, qu’elle soit intérieure ou extérieure, est forte. Et les terrains sont souvent contraints parce qu’ils sont rocheux, pentus, complexes... Nous avons également beaucoup d’espaces protégés ».

Face à cela, Mas Provence - qui compte 95 salariés- s’appuie sur son expertise et sa connaissan­ce des territoire­s dans lesquels elle dispose de 8 huit agences. Le sur-mesure étant un atout qui lui permet de s’y adapter. « Nous sommes capables de digérer toutes ces complexité­s pour les faire intégrer au client et limiter la frustratio­n ». Et les contrainte­s devraient être de plus en plus nombreuses avec le principe de Zéro artificial­isation nette des sols découlant de la loi Climat et résilience, justifié notamment par la nécessité de ralentir l’étalement urbain qui nuit aux équilibres naturels. Face à cela, le groupe veut s’adapter, même si, pense Johann Franchi, « ce sont surtout les petits terrains en périphérie de ville qui seront impactés. Moins les projets que nous menons, sur des terrains dont le prix est moins contraint ».

Optimiser l’espace

Pour s’adapter, Mas Provence envisage donc de « travailler sur une améliorati­on des usages des maisons afin de réduire les surfaces nécessaire­s ». La réutilisat­ion d’espaces est également un sujet d’intérêt, qu’il s’agisse de réhabilite­r des maisons existantes ou de découper des terrains pour y bâtir de nouvelles maisons.

Le groupe s’intéresse aussi aux bureaux. « Nous avons un savoir-faire autour des maisons comprenant un rez-de-chaussée et un étage. Beaucoup de nos clients exercent une profession libérale et peuvent avoir intérêt à disposer d’un bureau au rezde-chaussée de leur logement. Nous avons par exemple parmi nos clients un expert-comptable qui a eu ce besoin. Nous avons également été sollicités pour une maison médicale et même une crèche ». Enfin, Mas Provence se prépare à un autre défi : celui de la constructi­on bas carbone. « Il va s’agir d’une révolution au même titre que l’a été la rénovation énergétiqu­e. Nous devons nous y préparer dans la conception de nos projets, en recourant notamment à de nouveaux matériaux. Un sujet sur lequel travaillen­t aussi nos fournisseu­rs ».

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