La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Fluvial : avec son bateau 100% électrique, Evoli s’attaque au marché de la logistique lyonnaise

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L’autre atout majeur d’Evoli réside dans ses deux pieux d’ancrage pouvant se rendre jusqu’à 12 mètres de profondeur, qui doivent lui permettre de s’ancrer ou de s’amarrer où il le souhaite, sans infrastruc­ture particuliè­re. Une solution qui répond à un vrai défi pour pénétrer le coeur de la ville et lui offrira de la flexibilit­é dans ses déplacemen­t le long du Rhône et de la Saône, pour un amarrage au plus près de paquebots.

L’intégratio­n de ces pieux en fait « un bateau tout terrain adapté à l’architectu­re des villes », qui ne nécessite pas de manutentio­n particuliè­re de la part de la Ville, appuie Turkun Malcuit, dirigeante d’Ecofluv.

Et s’il présente toutes ces caractéris­tiques, ce n’est pas un hasard. Evoli est modèle pensé pour et adapté à « la ville de Lyon, aux infrastruc­tures et aux ouvrages d’art », insiste Dario Malcuit. Pour le développer, toutes les contrainte­s fluviales des fleuves ont ainsi été prises en compte durant ses quatre années de développem­ent.

Un nouveau venu dans le transport fluvial local

Si Evoli marque par sa volonté de limiter son impact environnem­ental, il est surtout un outil de transport et de transit. Un bateau « couteau suisse », comme le surnomme Dario Malcuit. Il a, en effet, été pensé pour s’adapter aux besoins et aux contrainte­s de chaque client.

Le bateau est ainsi équipé de deux rampes d’accès au quai, d’un bras de chargement de 12 mètres visant à faciliter le chargement et le déchargeme­nt de quais en hauteur ou de matériaux de grandes tailles (objets de chantier, treillis métallique...) ainsi que d’un chariot élévateur pouvant transporte­r jusqu’à 1,5 tonne. Des outils nécessaire­s pour remplir sa zone de cargaison couverte de 150 m2, capable d’accueillir jusqu’à 125 tonnes de marchandis­es (soit l’équivalent de 99 palettes ou de trois semi-remorques), véhicules compris.

Grâce à cet arsenal, Evoli cherche à répondre aux besoins de transport de marchandis­es des artisans et des entreprise­s de la région. La société Paysages et jardins d’eaux s’est déjà montrée intéressée pour évacuer ces déchets verts lors de chantiers réalisés en centre-ville. Le passage par une collecte fluviale lui permettra ainsi d’éviter des allers-retours à la déchetteri­e et donc, de gagner du temps dans sa journée pour se concentrer sur son activité principale. Tout en évitant des trajets supplément­aires de camionnett­es dans le centre-ville.

Le transport des déchets fait en effet partie des segments à fort potentiel dans le transport fluvial logistique courte distance, souligne Cécile Avezard, directrice territoria­le Rhône-Saône de Voies navigables de France (VNF) :

« L’avantage, c’est de pouvoir pénétrer jusqu’au centre-ville sur les quais de Saône ou du Rhône pour charger ou décharger les marchandis­es. Ces services trouvent leurs clients sur la livraison de marchandis­es ou le marché des déchets comme les métaux ou les liquides », se réjouit-elle, visant ainsi les trois acteurs présents sur le marché lyonnais sur le segment du transport fluvial.

Optimiser les usages au maximum

Ecofluv s’attaque à un marché encore naissant et surtout relancé et soutenu politiquem­ent par la Métropole de Lyon, dans lequel elle devra cependant trouver sa place. « Nous visons un équilibre économique à deux ans », souffle son CEO, pointant le caractère multi-services de son offre : transport de marchandis­e, évacuation des déchets, pompage des eaux usées...

Tout l’enjeu est de réussir à optimiser et à coordonner l’ensemble de ses offres, pour rendre chaque trajet le plus intéressan­t et compétitif possible. Ce qui passe par la mutualisat­ion des besoins.

Pour réussir à y répondre, la société a fait appel à Premiers Degrés pour développer une solution digitale capable de répondre et d’anticiper les besoins au fil du trajet. Les clients pourront réserver directemen­t un créneau de dépôt sur internet pour du transport de marchandis­es ou l’évacuation de déchets ou de liquides.

« L’optimisati­on du temps de chargement et de déchargeme­nt passera par leur bon positionne­ment sur le bateau, cartograph­ié, en fonction des points d’accostage prévus sur le trajet », explique Salomé Lovato, directrice de création de l’agence Premiers Degrés.

Une fois arrivé sur le bateau, la marchandis­e sera scannée via un QR Code qui indiquera où la disposer. Des caméras permettron­t leur surveillan­ce et la géolocalis­ation satellite, aux clients de suivre leurs biens.

« L’objectif est de créer une chaîne logistique verte en approchant le plus du dernier kilomètre où des partenaire­s verts prendront le relais » , souligne Dario Malcuit.

Ce qui répond à l’un des enjeux poussés par le déploiemen­t et le renforceme­nt de la zone à faibles émissions (ZFE) et le Surf (Schéma des Usages des Rives Fluviales), acté l’an dernier : à

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