La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
Retombées, visibilité et bientôt tourisme ? « Anatomie d’une Chute », le ticket gagnant d’Auvergne Rhône-Alpes Cinéma
que 22 projets de séries et téléfilms (24,6 millions d’euros de retombées économiques).
Ces retombées intègrent les salaires des collaborateurs techniques et artistiques recrutés pour les tournages, les achats et prestations techniques, les locations et constructions de décors ainsi que l’ensemble des frais liés à l’accueil et l’hébergement des équipes.
Ciné-tourisme
A ces retombées économiques directes, à l’effet d’entraînement sur l’ensemble de la filière de l’industrie créative régionale, s’ajoutent celles liées à la visibilité et donc au tourisme. Elles sont toutefois plus difficiles à quantifier et à estimer.
« Pour Anatomie d’une chute, je sais que le chalet dans lequel le film a été tourné était en location sur AirBnB et affichait complet mais pour l’instant, il est difficile de savoir si le film fera venir plus de gens en Maurienne. C’est souvent le cas, mais l’impact n’est pas toujours le même. Par exemple, le Film « Les enfants du Marais » de Jean Becker avait eu un impact très positif sur la Dombe. Il y a un mois, sur France 3 a été diffusé le téléfilm « Mort d’un Berger » tourné en Auvergne, les commentaires sur les paysages ont été particulièrement élogieux. On s’attend donc à un impact positif sur le tourisme ».
C’est bien pour cette raison d’ailleurs que le maire de Saint-Gervais-les Bains, Jean-Marc Peillex, s’est mêlé du tournage tout récent de la série Netflix « Emily in Paris » à, Megève, sa voisine immédiate avec qui son domaine skiable communique. « Nous ne souhaitons certes pas voir débarquer des cohortes d’Américains mais il faut rendre à Saint-Gervais ce qui est à Saint-Gervais. Emily in Paris a logé à Megève mais a skié à Saint-Gervais. J’ai donné l’autorisation pour le tournage à condition que le nom de Saint-Gervais soit bien filmé. Cela a été fait, mais est-ce qu’ils le conserveront au montage ? », s’interroge l’édile, connu pour sa gouaille.
Selon une étude du CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée) publiée en février 2024, 80% des touristes étrangers à Paris se rappellent avoir vu au moins une fiction française dans leur pays d’origine et 80% d’entre eux déclarent qu’elles leur ont donné envie de visiter la France.
Les chiffres sont sensiblement les mêmes pour les fictions étrangères tournées en France. Un touriste sur 10 indique même avoir franchi le pas et décidé de venir en France suite au visionnage d’un fim ou d’une série en particulier. Le CNC précise que les oeuvres les plus citées sont Emily in Paris justement et Lupin. Côté Français, l’impact est aussi conséquent. 66% des Français interrogés dans le cadre de cette étude indiquent que les créations cinématographiques ou audiovisuelles leur donnent envie de visiter les lieux de tournage.
Des chiffres qui viennent confirmer cette tendance de fond du développement du « ciné-tourisme ». Selon une étude d’Expedia, les documentaires, films et séries représentent désormais la deuxième plus grande source d’inspiration pour partir en voyage (20%), dépassant les réseaux sociaux (13%).