La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Mer Rouge : les Houthis attaquent un pétrolier chinois, alors qu’ils avaient promis de leur garantir un passage sécurisé du canal de Suez

-

toutefois solliciter de l’aide. Une fois le feu éteint, le navire « a pu poursuivre sa route », ajoute le Centcom. « Aucune victime n’a été signalée et le navire a pu poursuivre sa route », ont précisé les forces américaine­s, en indiquant qu’il n’y avait pas eu de victimes.

D’après société de sécurité maritime Ambrey, « les données d’enregistre­ment, y compris le nom et l’opérateur » du pétrolier ont été modifiées en février dernier. Le navire avait été enregistré en 2019 sous le nom de Union Maritime Ltd, une société britanniqu­e, a affirmé Ambrey en précisant qu’un bateau affilié à cette société avait déjà été attaqué par les rebelles yéménites.

Jusqu’ici, les Houthis avaient toujours dit qu’ils ne s’en prendraien­t qu’à des navires ayant un lien avec Israël, en ciblant en particulie­r les bateaux américains ou britanniqu­es en représaill­es des attaques des forces américaine­s et britanniqu­es contre les sites Houthis. Pour rappel, Washington et Londres ont mis en place en décembre une force multinatio­nale de protection maritime en mer Rouge et lancé, avec l’aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les Houthis.

Cette attaque contre un bateau chinois est donc surprenant­e. L’hypothèse d’une erreur n’est pas à exclure, sachant que l’Iran est proche de la Chine.

Le 19 janvier, dans une interview au quotidien russe Izvestia, Mohammed al-Bukhaiti avait déclaré :

« La folie et l’idiotie des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont joué contre eux : désormais aucun de leur navire ne pourra franchir une des principale­s voies commercial­es au monde. Les pertes pour les pays agresseurs sont supérieure­s aux pertes pour le Yémen », avait-il dit. « Pour les autres pays, incluant la Chine et la Russie, leur transport maritime dans la région n’est pas menacé. D’ailleurs, nous sommes même prêts à assurer le passage sécurisé de leurs navires en mer Rouge », avait assuré ce chef des Houthis.

Plus de 50 attaques contre des navires depuis l’automne

En attendant, les attaques ne cessent pas. Les Houthis sont à l’origine d’au moins 50 attaques de navires au large des côtes du Yémen depuis l’automne, a déclaré jeudi à Washington la secrétaire adjointe à la Défense Celeste Wallander lors d’une audition au Congrès.

« Dans la mer Rouge, les Houthis cherchent à perturber cette voie cruciale pour le commerce mondial, avec au moins 50 attaques » contre des bateaux depuis l’automne, a-t-elle déclaré.

Mais les réponses américaine­s manquent d’efficacité. Lors de la même audition, le général Erik Kurilla, chef du Commandeme­nt militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a reconnu que les rebelles peuvent rapidement remplacer les équipement­s détruits par les militaires occidentau­x.

« Seulement deux bateaux pourraient permettre de remplacer l’essentiel du matériel houthis que nous avons détruit jusqu’à présent », a-t-il déclaré. « Il nous faut augmenter le travail fait au niveau internatio­nal pour être en mesure d’inspecter les navires qui arrivent à Hodeida », le port sur la mer Rouge contrôlé par les Houthis, a-t-il dit, soulignant aussi le besoin de peser sur l’Iran, allié des rebelles.

Newspapers in French

Newspapers from France