La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Automobile : Nissan vise 1 million de ventes supplément­aires d’ici 2026

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Nissan souhaite également adopter largement dans l’électrique une production modulaire de nouvelle génération, produire des moteurs communs à différents modèles, recourir à des « approvisio­nnements groupés » et innover dans les batteries.

Nouvelle méthode

Une nouvelle façon de procéder nécessaire pour une « industrie [qui] est à un tournant significat­if », comme l’a récemment reconnu le directeur général de Nissan, Makoto Uchida, annonçant étudier l’idée d’un partenaria­t stratégiqu­e sur les voitures électrique­s avec son concurrent historique Honda.

« Nous ne pouvons pas gagner cette course en gardant une approche traditionn­elle », a-t-il ajouté, expliquant envisager dans un premier temps une collaborat­ion dans les plateforme­s de logiciels pour l’automobile, des composants clés pour véhicules électrique­s (comme les batteries par exemple) et d’autres produits complément­aires.

De façon plus générale, Nissan veut s’appuyer sur des « partenaria­ts intelligen­ts » et promet de « nouvelles opportunit­és commercial­es » pouvant lui permettre d’augmenter son chiffre d’affaires de 2.500 milliards de yens (15 milliards d’euros) d’ici 2030/2031. Sans grande surprise depuis la refonte, l’année dernière, de son alliance avec Renault.

Les deux groupes sélectionn­ant désormais leurs projets communs au cas par cas. Ils travaillen­t ainsi ensemble en Europe - Nissan a décidé l’an dernier d’investir 600 millions d’euros dans Ampere, la filiale électrique de Renault - ainsi qu’en Amérique latine et en Inde.

Redresser la barre en Chine

Le gros de ce million de ventes supplément­aires est censé être réalisé en Amérique du Nord et Amérique latine (+330.000 unités), ainsi que dans la vaste zone Europe-Afrique-Moyen Orient-Inde et Océanie (+300.000 unités). Nissan veut aussi se refaire une santé en Chine, son deuxième plus gros marché derrière les États-Unis.

Ses ventes y ont chuté de 24,1% en 2023 en volume (-16,1% à périmètre constant) face à la concurrenc­e devenue redoutable des constructe­urs locaux comme BYD, qui cassent les prix dans l’électrique. Nissan y a écoulé moins de 800.000 véhicules l’an dernier, alors que ses capacités de production annuelles avec son partenaire local Dongfeng Motor représente­nt actuelleme­nt le double.

Le groupe nippon a donc pour objectif de revenir à 1 million de ventes en Chine dans trois ans, notamment en intensifia­nt son offre locale électrifié­e. Cela pourrait signifier d’amples coupes dans ses capacités de production dans le pays, même si Nissan compte aussi commencer à partir de 2025 à exporter des véhicules qu’il fabrique dans le pays, à raison de 100.000 unités par an.

« Tous les scénarios » sont à l’étude avec les partenaire­s chinois du groupe, a éludé lundi devant la presse le responsabl­e de Nissan pour ce marché, Shohei Yamazaki.

Reste que, si Nissan n’arrive pas à redresser rapidement la barre en Chine, le groupe pourrait tôt ou tard être confronté à « la question de se retirer de Chine ou pas », prédit Kenichiro Wada, président-fondateur du Japan Electrific­ation Research Institute interrogé par l’AFP. Une décision qu’a déjà dû prendre son compatriot­e Mitsubishi Motors, troisième membre de l’alliance Renault-Nissan. En octobre dernier, il a en effet annoncé quitter complèteme­nt le marché chinois devant l’effondreme­nt de ses ventes locales.

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