La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Agirc-Arrco : les retraites complément­aires enregistre­nt un excédent de 4,3 milliards

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78,5 milliards d’euros de réserves

Par ailleurs, les réserves s’élevaient au 31 décembre à 78,5 milliards d’euros. Elles respectent ainsi la « règle d’or » du régime, qui exige un montant permettant à l’Agirc-Arrco de faire face, au minimum, à six mois de versement des retraites complément­aires. Les réserves sont « l’amortisseu­r des aléas économique­s et démographi­ques », a souligné la présidente Brigitte Pisa, rappelant qu’au cours des 25 années, le régime y avait puisé 40 milliards pour « respecter » ses engagement­s.

Ce pilotage sur le temps long permet à l’Agirc-Arrco « d’assumer les revalorisa­tions et mesures de solidarité (pensions de réversion, droits acquis au chômage...), sans jamais peser sur les génération­s futures », a-t-elle poursuivi. Dans ce système, 1% de revalorisa­tion des pensions équivaut à un milliard d’euros.

Les projection­s établies à l’automne prévoient néanmoins une diminution des excédents et réserves dans les prochaines années, sous l’effet notamment de l’arrivée à la retraite de la « génération baby-boom » d’après-guerre.

Ponction de l’Etat envisagée

A l’automne, alors que les partenaire­s sociaux négociaien­t leur nouvel accord pluriannue­l, l’exécutif avait réclamé à ce régime complément­aire, géré par les partenaire­s sociaux, une participat­ion financière d’un à trois milliards d’euros annuels, pour contribuer à l’augmentati­on des petites pensions prévue par sa réforme des retraites, et plus largement à « l’équilibre » du système de retraites global.

Le gouverneme­nt estime que l’Agirc-Arrco lui doit cet argent, puisqu’une partie de ses excédents a été générée par la réforme. Il a menacé de se servir dans les caisses, avant d’indiquer qu’il y renonçait « à ce stade », à condition d’obtenir des « avancées concrètes et rapides ».

Syndicats et patronat ont alors refusé de « signer un chèque » au gouverneme­nt. Interrogée de nouveau sur ces velléités, la présidente Brigitte Pisa a déclaré que « le résultat de l’Agirc-Arrco appartient aux retraités et salariés du privé, ce n’est pas de l’argent public ».

Face aux pressions de l’Etat, les partenaire­s sociaux ont toutefois rouvert un « groupe de travail » pour discuter d’éventuelle­s mesures internes pour participer au relèvement des petites pensions. L’Agirc-Arrco, qui ne commente pas leurs travaux, précise que la prochaine réunion est prévue le 5 avril.

Fin du « bonus-malus »

Début avril, le « malus » temporaire de 10% appliqué depuis 2019 aux pensions complément­aires de nombreux retraités est supprimé. Il a déjà cessé de s’appliquer dès le 1er décembre pour tous les nouveaux retraités, et va désormais concerner l’ensemble des retraités. Aucun remboursem­ent n’est en revanche possible.

Instaurée dans une période de finances tendues, cette mesure devait inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu’ils remplissai­ent les conditions légales pour partir à taux plein. A défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10% pendant trois ans.

Un « bonus » s’appliquait à ceux travaillan­t deux à quatre ans supplément­aires. Il sera conservé pour ceux qui ne sont pas touchés par la réforme des retraites. Environ 700.000 personnes, soit environ 42% des retraités entrants, ont subi le malus depuis 2019, tandis que 1,3% ont bénéficié d’une surcote.

La fin du « malus » coûtera à terme 500 millions d’euros annuels au régime.

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