La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Bonne nouvelle pour la France, l’inflation marque de nouveau le pas en mars

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banques centrales, qui cherchent à la ramener sous la barre des 2% par leurs politiques de hausses de leurs taux, désormais stabilisés. Les investisse­urs guettent désormais tout signe qui pourrait déclencher les premières baisses de taux, promises au printemps.

Indicateur de référence au niveau européen, l’indice des prix à la consommati­on harmonisé (IPCH) a progressé de 2,4% sur un an en mars, après une augmentati­on de 3,2% en février. Interviewé par La Tribune Dimanche fin janvier, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, indiquait envisager que l’inflation revienne à 2% - l’objectif fixé par les banques centrales, notamment la BCE - d’ici à 2025 au plus tard.

« Le point haut de l’inflation en France a été atteint en février 2023, à un peu plus de 7%. Elle est redescendu­e aujourd’hui autour de 4%. C’est encore trop élevé mais, selon nos prévisions, elle passerait sous les 3% avant la fin de ce premier semestre », avait-il prédit.

La consommati­on des ménages stable

La consommati­on des ménages français, elle, est restée stable en février par rapport à janvier, après avoir baissé de 0,6% en janvier - et non de 0,3% comme indiqué précédemme­nt -, a annoncé vendredi l’Insee.

Cette stabilité est due à une baisse de la consommati­on d’énergie (-2,7%), « contrebala­ncée » selon l’Insee par l’augmentati­on de la consommati­on alimentair­e (+0,8%) et de la consommati­on en biens fabriqués (+0,5%). Par ailleurs, sur douze mois, la consommati­on recule de 0,8%, et elle est stable sur les trois derniers mois, rapportés aux trois mois précédents.

La nouvelle hausse de la consommati­on alimentair­e (après 0,2% en janvier) s’explique par l’augmentati­on des achats sur la quasi-totalité des biens alimentair­es à l’exception des achats d’huiles et de matières grasses, en léger recul, et de la consommati­on de tabac qui diminue de nouveau, explique l’Insee.

Par ailleurs, la consommati­on des ménages en biens fabriqués rebondit « partiellem­ent », selon l’Insee (+0,5% après une baisse de 2,1% en janvier), et provient principale­ment des biens durables (+1,4% après -4,4% en janvier), « sous l’effet de la hausse des achats de matériels de transport » (+2,1%), principale­ment de voitures neuves, mais aussi motos et cycles. Les achats de biens d’équipement du logement sont stables dans leur ensemble. Les dépenses en habillemen­t-textile, eux, se replient (-0,6% après +0,4% en janvier).

Enfin, la consommati­on en « autres biens fabriqués » diminue légèrement (-0,2%), une baisse notamment liée au recul des achats de biens de bricolage et de parfums, selon l’Insee. Enfin les dépenses en énergie baissent « nettement » (-2,7% après +1,3% en janvier), sous l’effet de la chute de la consommati­on d’électricit­é et de gaz, les températur­es ayant été « plutôt clémentes sur le mois », rappelle l’Insee. Pour rappel, l’alimentair­e pèse pour 39% dans le total de la consommati­on des ménages en biens, les biens fabriqués pour 43% et l’énergie pour 18%.

L’ombre du mauvais déficit public français

La publicatio­n de ces chiffres intervient alors que le gouverneme­nt cherche à faire baisser drastiquem­ent le déficit public.

A ce jour, celui-ci s’élève à 5,5% du PIB, soit 154 milliards d’euros, selon les derniers chiffres publiés mardi. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le déficit public excède les 5% : celui-ci avait en effet grimpé à 6,4% en 1993, 7,2% en 2009 et même 9% en 2020. En dépit d’un déficit élevé en 2023. Malgré ces mauvais chiffres, le gouverneme­nt tient toujours à sa promesse de revenir sous les 3% d’ici à la fin du quinquenna­t.

Pour faire des économies, le gouverneme­nt a entrepris de serrer l’étau budgétaire en prenant une première décision mi-février de couper 10 milliards d’euros dans les dépenses de l’Etat. Et les ministres de Bercy ont annoncé que ce ne serait pas suffisant, annonçant 20 milliards d’euros d’économies supplément­aires étalées sur deux ans. L’exécutif compte sur les revues des dépenses publiques pour faire « refroidir la machine », a prévenu Bruno Le Maire. Dans le viseur de Bercy, figurent les collectivi­tés locales et les dépenses de santé.

Pour parvenir au 3% de déficit d’ici 2027, l’institut Rexecode avait calculé l’année dernière que le gouverneme­nt devrait réaliser environ 55 milliards d’euros d’économies jusqu’à la fin du quinquenna­t. De son côté, la Cour des comptes évoquait 50 milliards d’euros d’économies d’ici la fin du quinquenna­t. Pour Mathieu Plane, interrogé par La Tribune, économiste à l’OFCE, passer de 5,5% à 3% de déficit avec une croissance faible (1,2% ou 1,3%) représente­rait un effort total de 70 à 80 milliards d’euros.

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