La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Boeing 737 MAX : Spirit Aerosystem­s désormais visé par une enquête aux Etats-Unis

-

L’échec de Dave Calhoun, le patron de Boeing

L’enquête intervient quelques jours seulement après l’annonce du départ à la fin de l’année du directeur général de Boeing, Dave Calhoun. Le patron va quitter ses fonctions fin 2024, dans le cadre d’un remaniemen­t annoncé lundi 24 mars à la tête de l’avionneur. Son successeur sera désigné ultérieure­ment.

Un aveu d’échec : il était arrivé en janvier 2020 pour rétablir la confiance après les crashs des 737 MAX 8 des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait un total de 346 morts. Son prédécesse­ur, Dennis Muilenburg, avait été très critiqué pour sa gestion pendant cette crise.

Il n’est pas le seul à partir. Stan Deal, directeur de la division de l’aviation commercial­e, est remplacé, avec effet immédiat, par Stephanie Pope qui travaille chez Boeing depuis près de trente ans. Elle a été nommée en décembre au poste tout nouvelleme­nt créé de directrice des opérations ce qui, selon des experts, la plaçait en bonne position pour prendre à terme la direction générale de l’avionneur. Par ailleurs, la présidence du conseil d’administra­tion va revenir à Steve Mollenkopf. Membre du conseil exécutif de Boeing et ancien patron du fabricant de puces Qualcomm, il sera chargé notamment de trouver le futur patron de Boeing. Le 21 février, Boeing avait aussi annoncé le départ d’Ed Clark, vice-président et directeur général du programme 737. Il dirigeait également l’usine de Renton (Etat du Washington), près de Seattle, où est assemblé ce modèle.

Après l’incident du 5 janvier, l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA) a lancé un audit sur le contrôle qualité du constructe­ur. Résultat : la cadence de production des 737 a été gelée par la FAA fin 2023 (38 par mois), alors que l’avionneur comptait poursuivre sa hausse jusqu’à 50 mensuels en 2025/2026. Problèmes de production et autres incidents ont provoqué le mécontente­ment des compagnies aériennes qui, faute de recevoir les avions commandés dans les temps, ont revu leurs programmes de vol pour 2024 et gelé des milliers de recrutemen­ts. Ainsi, le patron de Ryanair, Michael O’Leary a qualifié « d’indispensa­bles » ces changement­s dans l’organigram­me de Boeing

Newspapers in French

Newspapers from France