La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Déficit public : « Nous n’augmentero­ns pas les impôts », répète Bruno Le Maire dans une tribune

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un pays où 10% des contribuab­les paient les trois quarts de l’impôt sur le revenu ».

Toutefois, « nous sommes disposés à durcir la contributi­on sur la rente des énergétici­ens, dont le rendement a été trop faible en 2023 », réaffirme le ministre. « Avec le Premier ministre, nous voulons lutter contre toutes les rentes », dit-il.

Le ministre de l’Economie se défend par ailleurs de protéger les plus fortunés, avançant avoir déjà « mis en place la taxe sur les géants du numérique, qui comptent parmi les entreprise­s les plus riches au monde », ainsi que « l’impôt minimum mondial, qui va permettre de taxer à 15% au moins les grandes multinatio­nales. »

Dérapage du déficit public

Pour rappel, le déficit public français a atteint 5,5% du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que prévu, a annoncé l’Insee la semaine dernière. Un mauvais chiffre bien au-dessus des 4,9% escomptés par le gouverneme­nt et lié à des recettes moindres que prévues. Malgré ce dérapage, la semaine dernière le ministre de l’Economie avait assuré de sa déterminat­ion « intacte » et « totale » à faire revenir le déficit public français sous les 3% en 2027, sans augmenter les impôts. Et des coupes budgétaire­s sont d’ores et déjà prévues : dix milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncés pour 2025.

Au coeur de ce déficit en hausse, la question des recettes publiques, qui n’ont augmenté que de 2% en 2023 après 7,4% en 2022. Les seuls impôts (avant déduction des crédits d’impôt) ont même été « quasi à l’arrêt », selon l’Insee, augmentant de 0,3% après 7,9% en 2022. De quoi inciter certains, comme la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissanc­e), à prôner une augmentati­on des taxes sur les superprofi­ts ou sur les super-dividendes. Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé mardi la mise en place d’un groupe de travail pour aboutir à des propositio­ns « d’ici juin » pour taxer les « rentes ».

Les LR lancent une commission d’enquête sur la dette

De leur côté, les députés d’opposition issus du parti de droite Les Républicai­ns vont lancer une commission d’enquête sur les raisons de la « très forte croissance de la dette sous la présidence d’Emmanuel Macron ». Cette enquête parlementa­ire portera aussi sur les conséquenc­es de la croissance de la dette « sur le pouvoir d’achat des Français ».

« On a décidé d’utiliser notre droit de tirage », a confirmé mardi le président du groupe Olivier Marleix, ce qui permettra au groupe d’obtenir de facto la création de cette commission. Le député LR Philippe Juvin briguera la présidence de la commission, a-t-il ajouté. Les travaux de celle-ci pourraient commencer autour de « fin avril », « juste avant les décisions attendues d’agences de notation (Fitch et Moody’s le 26 avril, ndlr) », glisse une source au sein du groupe LR.

« Il sera intéressan­t de savoir de quels conseils le gouverneme­nt s’est entouré », a encore déclaré le député LR Olivier Marleix, sous-entendant que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, et le Premier ministre Gabriel Attal, ancien ministre des Comptes publics, pourraient faire partie des personnes auditionné­es.

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