La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Brest, Lorient, Saint-Malo : ces trois ports bretons accueiller­ont des produits bio en 2025

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très favorablem­ent accueillie par la direction des trois ports qui avaient préalablem­ent inscrit cet agrément bio dans leur stratégie portuaire.

À Lorient, cette autorisati­on va « projeter le port vers l’avenir, développer de nouvelles lignes maritimes et satisfaire les besoins de la filière agricole » a réagi Fabrice Loher, président de Lorient Agglomérat­ion, l’actionnair­e majoritair­e de la société d’économie mixte gestionnai­re du port de Lorient-Kéroman, premier port de pêche français en valeur.

À Brest, Christophe Chabert, président du directoire de la Société Portuaire Brest Bretagne (SPBB) y voit pour sa part le « début d’une filière », sans pour autant être en mesure de chiffrer le tonnage que les produits bio, dont les ventes reculent en raison de l’inflation, pourraient à terme représente­r dans l’activité du port.

Le bio humain à côté du bio animal

« Brest développe déjà une activité bio pour la nourriture animale et dispose de tous les agréments nécessaire­s. Il manquait le bio pour l’alimentati­on humaine, et cette décision est importante car les trois ports bretons étaient pénalisés » estime Christophe Chabert, qui prévoit un démarrage rapide du démarchage commercial. L’activité bio est appelée à rester un commerce complément­aire, par rapport à l’activité classique, mais le port espère travailler avec des exportateu­rs nouveaux.

Sur le plan de l’organisati­on, une adaptation du site, où des points de contrôle existent déjà pour le bio animal, est prévue afin d’offrir les services nécessaire­s au bon conditionn­ement des produits. « Nous allons voir comment mutualiser nos investisse­ments et travailler avec les douanes sur une propositio­n cohérente » ajoute le dirigeant. Il voit aussi dans le succès de cette démarche collective, l’ouverture de nouvelles perspectiv­es, notamment en matière de transport décarboné.

Fret vélique et innovation maritime

« Il est important de pouvoir alimenter en proximité les consommate­urs bretons, plutôt que de faire venir des denrées bio en camion depuis Le Havre » constate Christophe Chabert. « Nous espérons pouvoir aussi contribuer à la mise en place de la filière liée à la propulsion vélique ou au cabotage. Brest ne pouvait pas par exemple recevoir un voilier comme Grain de Sail qui importe du cacao et du café bio » précise-t-il.

Cette ambition s’inscrit déjà dans le cadre du plan stratégiqu­e de la SPPB, qui prévoit un investisse­ment de 500 millions d’euros d’ici à 2034, de 900 millions d’euros sur quarante ans. Fort d’un trafic commercial de trois millions de tonnes en 2022 (+7% en 2023), le port de Brest (20 millions de chiffre d’affaires) se distingue d’autre places portuaires par son activité industriel­le de réparation navale et par celle qui nait autour de l’assemblage et du montage des énergies renouvelab­les sur le polder EMR (énergies marines renouvelab­les).

Sa démarche RSE vise à accueillir des industries des transition­s autour de la distributi­on d’énergies décarbonée­s, de la propulsion vélique, de la logistique décarbonée, de l’innovation maritime ou de la réparation durable.

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