La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Pour se sauver, Atos demande à ses créanciers d’effacer la moitié de sa dette colossale

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protection des activités stratégiqu­es du groupe annoncée par le Ministre le 19 mars dernier. »

La piste d’un démantèlem­ent toujours sur la table

En échange d’un prêt de 50 millions d’euros, l’Etat aura « une action de préférence » sur Bull SA, une partie de la filiale « big data » et sécurité (BDS) qui contrôle les activités sensibles et souveraine­s d’Atos (notamment des supercalcu­lateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française), a confirmé le directeur général d’Atos Paul Saleh, mardi, lors d’une conférence téléphoniq­ue.

Une bonne nouvelle pour le groupe à la recherche d’argent frais après l’échec ces dernières semaines de deux opérations de vente qui étaient censées renflouer les caisses : celle des activités historique­s d’infogéranc­e, Tech Foundation­s, au milliardai­re tchèque Daniel Kretinsky et celle des activités de « big data » et sécurité, BDS, à Airbus). Début février, Atos avait indiqué disposer de 2,4 milliards d’euros de trésorerie. Un montant suffisant pour découvrir (ses) besoins de liquidités jusqu’à l’éventuelle obtention d’un accord global pour restructur­er sa dette d’ici à juillet

La piste d’un découpage de ses activités n’est toutefois pas enterrée. Daniel Kretinsky serait toujours intéressé, selon la Lettre, qui lui prête une alliance avec l’entreprise canadienne CGI. Quant au français Dassault Aviation, en partenaria­t avec le groupe de conseil en ingénierie Astek, il serait sur les rangs pour les activités BDS.

Walter Butler se rallie à Onepoint

En revanche, David Layani, premier actionnair­e d’Atos à travers sa société Onepoint (11,4% du capital), veut conserver tous les actifs du groupe. Il doit présenter son projet au conseil d’administra­tion fin avril. Ce dimanche, il a reçu le soutien de la société d’investisse­ment Butler Industries. Un ralliement salué par les investisse­urs. Le titre d’Atos a en effet bondi de près de 19% à la Bourse de Paris lundi, clôturant à 2,31 euros. Une éclaircie alors que l’action a perdu près de 80% de sa valeur boursière en un an.

De son côté, l’Etat, s’engage à « garantir que les activités les plus stratégiqu­es, sensibles d’Atos » (notamment des supercalcu­lateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française) restent « sous pavillon français », a réitéré le Premier ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale mercredi dernier.

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