La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

ZFE : à Lyon, comment l’hôtel logistique urbain compte décarboner la livraison du dernier kilomètre

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véhicules légers, 22 places aux transports lourds et 70 places sécurisées pour les vélos ont également été ajoutées.

Labellisé Haute Qualité environnem­entale (HQE), la constructi­on, qui a nécessité 46 millions d’euros d’investisse­ment (75% de prêts, 25% de fonds propres), est dotée d’une toiture de 15.000 panneaux photovolta­ïques. Une démarche qui fait écho à la volonté même qui se cache derrière ce lieu : réduire l’impact environnem­ental et sonore de la logistique urbaine dans la métropole de Lyon.

Et l’enjeu est de taille. En 2022, 200.000 livraisons et enlèvement étaient réalisés quotidienn­ement dans la métropole de Lyon, selon le panorama Logistique urbaine et territoire réalisé par la métropole de Lyon. Selon l’Ademe, cité dans ce même document,13% des déplacemen­ts motorisés et 30% de l’occupation de la voirie proviennen­t du secteur marchand. Des chiffres qui mettent en lumière l’impact des livraisons, en termes d’environnem­ent, de bruits mais aussi de congestion pour les habitants de Lyon et ses abords.

Désenclave­r et massifier aux abords de la métropole

« Les deux vecteurs qui ont conduit à cette réflexion commune portée par la métropole, la ville et CNR sur la logistique urbaine étaient : le désengorge­ment de l’agglomérat­ion lyonnaise et l’améliorati­on de la qualité de l’air », confie Aurélie Forcheron, responsabl­e au départemen­t aménagemen­t et développem­ent de la CNR.

Deux enjeux majeurs auquel le HLU devra répondre, notamment grâce à sa position stratégiqu­e. A la croisée des fleuves et accessible par voie routière aux convois exceptionn­els de 280 à 400 tonnes, l’emplacemen­t coche toutes les cases pour faciliter la massificat­ion des flux à l’entrée de la métropole et ainsi, la désengorge­r.

Une stratégie qui trouve un écho d’autant plus fort que le déploiemen­t de la zone à faibles émissions (ZFE) poursuit à Lyon le calendrier établi. Ce qui empêchera, petit à petit, les flottes de véhicules les plus polluants d’entrer dans la ville.

« L’objectif était d’avoir une rupture de charge en bordure de la ZFE, avec une massificat­ion des flux vers l’hôtel logistique urbain, via les poids lourds et ensuite un approvisio­nnement du centre-ville avec des plus petits véhicules électrifié­s ou des triporteur­s », explique Guillaume Curnier, directeur général chez

LPA Mobilités. Car l’enjeu est également là : décarboner les flux logistique­s.

Développer une logistique du dernier kilomètre décarbonée

Le contrat signé entre la SAS et la CNR comprend en effet des objectifs de résultat de 50% de flux avals décarbonés, qui seront reportés dans les futurs contrats de location aux opérateurs. Le site, occupé à un peu plus de 50% aujourd’hui, répond pratiqueme­nt à ses exigences, souligne Guillaume Curnier qui reconnaît qu’une nécessaire montée en puissance sera nécessaire sur le sujet. Le temps de laisser aux futures entreprise­s qui s’installero­nt le temps de faire transiter leur flotte.

Avec l’arrivée de la ZFE, « tous les acteurs n’étaient pas en mesure de s’équiper pour y accéder. L’implantati­on du HLU est l’occasion de proposer une solution pour l’ensemble des acteurs économique­s du territoire » , poursuit-il.

Pour les y aider, une infrastruc­ture de recharge pour les véhicules électrique­s (IRVE) réalisée par Bump, comprenant une borne poids lourds en libre d’accès et des bornes sur les quais de déchargeme­nt pour les véhicules de livraison a été installée. A proximité du site se trouve également le Quai des énergies qui offre la « possibilit­é de se recharger en biogaz, en électricit­é et prochainem­ent en hydrogène », rappelle Aurélie Forcheron.

Pour accompagne­r davantage les futurs opérateurs logistique­s dans cette transition, un service de réparation et de maintenanc­e est proposé sur place, par Renault Trucks.

« A terme, 100% des flux aval devront être décarbonés, indique Aurélie Forcheron. Les engagement­s contractue­ls comprennen­t aussi des exigences de décarbonat­ion sur les flux amonts, avec un système de bonus malus. »

Un outil au service du développem­ent de la logistique fluviale

« Nous avons aujourd’hui une gouvernanc­e élargie, avec des objectifs d’améliorati­on et d’intégratio­n du port dans la ville. Le projet du HLU contribue à cette interface ville/port, à améliorer les conditions de la ville et à asseoir le port dans son rôle de service à son territoire », rebondit Aurélie Forcheron pour parler du développem­ent du transport fluvial.

La CNR et VNF travaillen­t de concert autour d’une politique incitative au report modal vers le fluvial depuis plusieurs années. L’arrivée de l’opérateur ULS, couplée à

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