La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Spatial : comment Connektica et Anywaves veulent doper la production industriel­le du NewSpace

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Dans cette logique, il a été retenu par le secrétaria­t général pour l’investisse­ment pour être soutenu par le plan France 2030, dans le cadre de l’appel à projets « Constellat­ions », avec l’objectif de développer une brique logicielle capable d’organiser cette hausse des cadences. Une mission que l’entreprene­ur compte réaliser en partenaria­t avec la startup franco-canadienne Connektica, installée à Toulouse depuis deux ans.

« Notre ambition est de montrer aux grands comptes que leurs sous-traitants sont au rendez-vous. Cela permet de renforcer la confiance entre toutes les parties », commente Jérémy Perrin, le CEO de la startup, qui veut reprendre les recettes des industries automobile et aéronautiq­ue en matière de traçabilit­é.

Pousser par ses clients à aller plus loin

Connektica s’est faite particuliè­rement un nom dans l’écosystème, en signant des contrats avec des acteurs comme U-Space ou Loft Orbital, grâce à sa technologi­e qui lui permet d’automatise­r les tests de radiofréqu­ence aussi adoptée par Anywaves.

« Au début, nous faisions ça de manière artisanale. Maintenant, nous ne pouvons plus nous le permettre. Nous devons être compétitif­s sur un terrain de jeu qui est mondial. Nous mettons 15 minutes à tester une antenne actuelleme­nt, contre huit heures auparavant », se souvient Nicolas Capet.

« Anywaves a été l’un de nos partenaire­s pilotes sur le déploiemen­t de cette technologi­e et maintenant nos clients nous challengen­t pour proposer une plateforme bien plus complète en termes de tests et de suivi de production », partage son complice Jérémy Perrin.

Connektica et Anywaves se sont ainsi associés dans le cadre d’un partenaria­t de R&D de trois ans soutenu par le plan France 2030 à hauteur de 40% des investisse­ments qui seront réalisés. Dans les faits, Connektica compte développer un logiciel MES complet (logiciel de pilotage de la production) qui répond aux besoins d’Anywaves.

« En plus de la phase de tests que nous souhaitons automatise­r dans son ensemble, nous voulons créer des points de contrôle à certaines étapes clés de l’assemblage de nos antennes et ainsi avec le temps créer de la donnée pour voir où nous devons nous améliorer et s’il y a des gains de productivi­té à aller chercher. In fine, l’idée est de fournir par la même occasion un tableau de bord en temps réel du statut des commandes de nos clients », expose le patron d’Anywaves qui emploie 44 salariés.

« Nous avons déjà commencé à implémente­r certaines briques et nous avons déjà digitalisé certaines ‘recettes’ d’assemblage, ce qui facilitera à terme les transferts de production vers des partenaire­s également », complète Jérémy Perrin.

Viser le gain de temps

Avec ce développem­ent pilote, Connektica espère devenir à terme LE partenaire de référence de la supply chain du NewSpace dans sa quête de montée en puissance industriel­le. Elle compte tout d’abord sur son partenaire Anywaves, qui a déjà engagé des discussion­s avec ses sous-traitants comme Mecano ID et Comat, pour les inciter à travailler avec la startup franco-canadienne.

« Nous savons qu’avec cette démarche nous allons gagner du temps et tout l’enjeu est d’en gagner un maximum. C’est ce qui va faire la valeur de nos solutions. Cette optimisati­on des coûts internes et sur l’ensemble de la chaîne aura des impacts sur les prix des satellites à terme », veut croire Nicolas Capet.

Pour mener à bien ce projet, les deux entreprise­s se sont organisées sous la forme d’un plateau dans les locaux d’Anywaves pour permettre une collaborat­ion la plus efficace possible entre les ingénieurs chargés de ce développem­ent. En parallèle, Connektica accompagne dans une démarche similaire U-Space dans l’élaboratio­n de son usine toulousain­e avec laquelle elle projette l’élaboratio­n d’un nanosatell­ite par jour.

« Avec eux, nous supprimons tout le papier sur les phases en amont des tests. À la fin, l’idée est d’avoir deux briques logicielle­s, avec Anywaves et U-Space, qui se complètent », résume Jérémy Perrin.

Ce dernier compte enclencher la commercial­isation de ce logiciel MES amélioré dans le courant de l’année 2024, alors que Connektica vient de franchir le million d’euros de chiffre d’affaires, contre cinq pour son partenaire qui s’apprête à déployer lui une nouvelle technologi­e d’antenne à balayage électroniq­ue.

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