La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
« Les architectes sont la clé de voûte de cette nouvelle organisation qu’est le ZAN » (Maryline Chevalier, Conseil de l’Ordre des architectes Sud
notre profession ». Après Marseille, dans le cadre de la mise en place de la charte de qualité environnementale et durable de la ville, l’Ordre a en effet été sollicité par la métropole Nice Côte d’Azur et le Pays d’Aix pour travailler à la rédaction d’actes fixant un certain nombre de règles relatives à la qualité architecturale ou aux bonnes pratiques. Une visibilité nouvelle, jugée d’autant plus essentielle qu’elle s’inscrit dans un contexte de crise aiguë du logement.
Modularité des espaces à vivre
« Les architectes ont un rôle de sensibilisation à jouer auprès des élus, qui sont les principaux donneurs d’ordres en la matière, car nous avons une plus-value sur cette question du logement à laquelle nous sommes en mesure d’apporter de bonnes réponses », insiste-t-elle. Le curseur se place ici au niveau de la conception des espaces à vivre, lesquels doivent être le plus économe possible en énergie (« dans le couple loyer/charges, ce sont souvent ces dernières qui pèsent le plus »), et prendre en compte les qualités d’usage et d’espace, où la modularité apparaît comme une des composantes clés des nouvelles façons d’habiter à l’ère post-Covid. « Chaque m² conçu doit être un m² bien pensé », relève-t-elle, soulignant le fait que les architectes font partie de la solution.
Regard multiscalaire
Acteur incontournable du logement, l’architecte veut l’être tout autant en matière d’urbanisme et d’aménagement. « Nous sommes la clé de voûte de cette nouvelle organisation politique qu’est le ZAN, étant donné notre regard multiscalaire qui nous permet de travailler à différentes échelles, d’avoir une vision prospective allant de l’aménagement du territoire jusqu’au détail des poignées de portes ». Le ZAN, pour rappel, désigne cette notion de “Zéro artificialisation nette” des sols, qui « repositionne l’architecte sur la question de la réhabilitation, du bâti existant et par extension sur les nouveaux enjeux du développement durable ». Une nouvelle manière de penser l’acte de bâtir qui sonne comme une opportunité de plus pour affirmer la place de l’architecte, et par extension de l’ordre régional, au coeur de la Cité.
Usurpation du titre. L’Ordre met de l’ordre
C’était l’un des quatre axes de travail de la précédente mandature, la lutte contre l’usurpation du titre d’architecte. Partie des Alpes-Maritimes, particulièrement confrontées à cette problématique, l’initiative s’est étendue à l’ensemble de la région à travers la mise en place d’un comité de pilotage dédié. « Cela s’est traduit par une veille très importante sur les réseaux sociaux, un travail de fourmi pour vérifier si ceux qui se prétendent architectes le sont bien. Il en va de la crédibilité de notre profession », explique Maryline Chevalier, présidente du Conseil de l’Ordre des architectes en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Lequel a donc ouvert 67 dossiers depuis 2021 : 10% d’entre eux ont été classés sans suite, 33% ont été régularisés et 15% ont donné lieu à un vote pour une action en justice. Les 42% restants sont toujours en cours d’instruction. ▰