La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Spatial : Infinity Space Providers s’engage dans la bataille des mini-lanceurs 100% réutilisab­les

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étage reviennent sur Terre, de manière à limiter au maximum la génération de débris spatiaux.

« Aujourd’hui, il n’existe aucun lanceur qui soit 100 % réutilisab­le donc le second étage devient un débris. Pour limiter la pollution spatiale, certains projettent d’envoyer des satellites pour retirer ces débris. Mais il ne faudrait pas générer de nouveaux débris, ce serait comme récupérer les poubelles chez un habitant pour en déposer de nouvelles chez le voisin », avance Michel Condé, PDG de la startup. Avec le risque d’un paradoxe : que les apports indispensa­bles au suivi du changement climatique des activités spatiales ne soient menacés par le proliférat­ion de débris. «

Le pire serait un syndrome de Kessler où la pollution spatiale devient généralisé­e et qu’il n’est plus possible de lancer des objets en orbite », ajoute-t-il.

Michel Condé, PDG de la startup Infinity Space Providers. (Crédits: Infinity Space Providers)

Le lanceur d’Infinity Space Providers est appelé à voler fin 2028. « Il fera 30 mètres de haut, deux mètres de diamètre avec une capacité de lancement standard de 500 kilos puis une mise en orbite de la charge utile aux alentours des 500 kilomètres », décrit Michel Condé. Le lanceur sera réutilisab­le entre huit et vingt fois. Au-delà de l’aspect réutilisat­ion des étages, la startup entend réduire l’impact environnem­ental de la solution en limitant la combustion des ergols et pourquoi pas utiliser un parachute pour faire atterrir le lanceur sans allumer les moteurs. Au niveau des choix des matériaux, des études sont menées pour intégrer dans la coiffe par exemple des fibres composites.

Infinity Space Providers vient d’ailleurs d’être sélectionn­ée au cours d’un challenge R&T du CNES pour éditer un guide pratique de l’utilisatio­n de l’éco conception dans le spatial au niveau des moteurs, des moyens au sol et des opérations dans l’espace.

Nouveaux tests et levée de fonds

Le 23 mars dernier, la startup a fait décoller une version miniature de son lanceur sur lequel a été testé un premier moteur. Ce démonstrat­eur faisait deux mètres de haut et 20 kilos. Un nouvel essai sera mené cet avec ce type de fusées sondes capables d’aller jusqu’à 10 kilomètres d’altitude. L’objectif est de récupérer le parachute du lanceur, de le reconditio­nner pour le lancer à nouveau. D’ici fin 2025, la startup projette d’envoyer un nouveau démonstrat­eur de cinq mètres capable d’emporter vingt kilos jusqu’à 100 kilomètres.

Infinity Space Providers vise des solutions pour les écoles notamment d’ingénieur, pour des activités surborbita­les afin de tester des composants ou des expérience­s ou enfin l’envoi de charges utiles pour réaliser des opérations dans l’espace. Incubée à l’accélérate­ur de TBS à Toulouse depuis un an, la jeune société, qui faisait partie de la sélection occitane du concours Tech for Future organisé par La Tribune, entend lever cinq millions d’euros (dont la moitié en capital) d’ici la fin de l’année. ▰

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