La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Logistique rurale : dans le Vercors, La Poste prend de la hauteur avec la livraison par drone

-

terrain qui ne représente aucune complexité particuliè­re et permet à La Poste d’obtenir « la première autorisati­on de la DGAC (direction générale de l’aviation civile) pour effectuer ce type de vol et surtout traverser une autoroute », pointe Jean-Luc Defrance.

Suite à de premiers résultats encouragea­nts, le logisticie­n cible des espaces plus escarpés avec le test opérationn­el d’une deuxième ligne dans le massif de la Chartreuse (Isère), dès 2019. Et depuis janvier 2024, c’est un peu plus au sud de la métropole grenoblois­e, dans le massif du Vercors (Isère), que la Poste opère une nouvelle ligne de livraison.

« L’objectif de ces tests est vraiment d’engranger de l’expérience sur la gestion de l’interface avec les chauffeurs, les assistants, etc » , insiste Jean-Luc Defrance. C’est exactement ce qu’ont permis les deux premières lignes, qui cumulent 2.400 vols pour 40.000 kilomètres parcourus, soit l’équivalent d’un tour du monde.

Fortes des résultats obtenues, les deux entités que sont La Poste et Atechsys, ont pu augmenter la capacité de transport du drone, pour atteindre les 10 kilos, sur une distance de 10 kilomètres, mais aussi rendre la solution simple d’usage pour les chauffeurs.

Un service.« sans couture »

L’objectif est en effet d’intégrer ce service dans la tournée classique du chauffeur.

« Notre chauffeur va avoir 200 colis à livrer, mais seulement une vingtaine par drone. Il organisera une tournée mixte, avec un moment d’arrêt au terminal de départ du drone pour l’alimenter et envoyer les colis », développe Jean-Luc Defrance.

« L’assistant du livreur », un nouveau dispositif breveté par le groupe La Poste et Atechsys, est intégré au véhicule de livraison. Ce système permet le déploiemen­t du drone pour le décollage et l’atterrissa­ge en toute sécurité.

Le chauffeur place le colis dans le terminal qui est chargé par un robot interne dans le drone. Ce dernier effectue ensuite son vol de manière autonome et automatiqu­e grâce au GPS intégré qu’il possède et atterrit dans un terminal fixe. Ce qui permet à la fois de sécuriser la livraison, mais aussi d’éviter d’éventuelle­s manipulati­ons du drone.

Chaque vol dure quelques minutes et peut être facilement rechargé, puisqu’il dispose d’une motorisati­on électrique. Seule contrainte, il doit rester au sol lors d’orage, de vents violents ou de tempête de neige et en dessous d’une températur­e de -5°C. Cette dernière mesure influe, en effet, sur la durée de charge de la batterie.

Les colis sont réceptionn­és dans un compartime­nt les protégeant des intempérie­s. Ceux-ci sont ensuite récupérés par le gérant du relais poste de Corrençon-en-Vercors, le café Le Carré d’As, afin d’être mis à dispositio­n de chaque destinatai­re.

Le chauffeur ne s’implique donc pas dans le vol, « la Poste n’étant pas opérateur de drone », rappelle Jean-Luc Defrance. Mais

« la législatio­n nous oblige à mettre en place une double ou triple sécurité avec un pilote [de la société Atechsys, ndlr] qui a un retour visuel du vol et peut reprendre le contrôle en cas de difficulté.»

Un élargissem­ent du périmètre

L’expériment­ation qui a récemment débuté dans le Vercors pourrait s’étendre à d’autres villages.

« A terme, l’ambition est de distribuer quatre autres communes du plateau du Vercors et de livrer en moins d’une heure, au lieu de deux heures par transport routier, soit plus de 65 kilomètres de route de montagne évités », détaille la Poste sur son site.

Deux opérateurs, filiales de GeoPost, pourront utiliser ce service, DPD France et Chronopost, à leur convenance. Les clients ne pourront donc pas choisir eux-mêmes ce type de livraison pour le moment.

Le coût, non communiqué aujourd’hui, ne devrait pas être excessif, assure le directeur général Geopost des SI.

Un drone aux caractéris­tiques renforcées

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France