La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
JO 2024 ; Macron espère « une trêve olympique »
notamment qu’ils ne ravivent la menace d’un attentat terroriste. Dans un tel cas, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, prévue sur la Seine le 26 juillet, pourrait être « limitée au Trocadéro », voire « rapatriée dans le Stade de France », a prévenu Emmanuel Macron.
Ce dernier s’est tout de même voulu rassurant. « Cette cérémonie d’ouverture (le long de la Seine) c’est une première au monde. On peut le faire et on va le faire », a dit le président dans une interview pour marquer le compte à rebours à 100 jours des JO. Mais « il y a des plans B et même des plans C (...) et on les prépare en parallèle (...) on fera une analyse en temps réel » des risques, a-t-il ajouté.
Attaque de l’Iran contre Israël
Les craintes évoquées par le Président sont d’autant plus d’actualité que le conflit au Moyen-Orient est encore monté d’un cran ce week-end. L’Iran a lancé une attaque sans précédent, baptisée « Promesse honnête », dans la nuit de samedi à dimanche en riposte à une frappe imputée à Israël contre le consulat d’Iran à Damas le 1er avril.
Israël a affirmé avoir « déjoué » cette opération nocturne en abattant, avec l’aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et d’autres pays, 99% des plus de 350 projectiles - drones, missiles balistiques et missiles de croisière - qui se dirigeaient vers son territoire. « L’attaque sans précédent de l’Iran a été contrée par une défense sans précédent », s’est félicité le contre-amiral Hagari. Selon lui, seuls quelques missiles balistiques sont entrés dans l’espace aérien israélien et ont « touché légèrement » une base militaire, qui reste en activité. Il a fait état de plusieurs blessés légers ainsi que d’une fillette de 7 ans placée en soins intensifs. L’Iran a pour sa part dit avoir « atteint tous ses objectifs (et causé de) sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev », dans le sud d’Israël.
De son côté, la France a procédé à « des interceptions » de missiles et drones iraniens, a confirmé ce lundi Emmanuel Macron. « Nous avons une base aérienne en Jordanie (...) L’espace aérien jordanien était violé par ces tirs. Nous avons fait décoller nos avions et nous avons intercepté ce que nous devions intercepter », a déclaré le président français ce lundi.
Macron craint un embrasement au Moyen-Orient
En décidant de « frapper Israël » depuis son sol, l’Iran a provoqué « une rupture profonde (et) ce qui s’est ouvert est très dangereux en termes de réaction », a-t-il estimé. « Nous allons tout faire pour éviter l’embrasement (...) et donc essayer de convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt isoler l’Iran, réussir à convaincre les pays de la région que l’Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et puis retrouver un chemin de paix dans la région », a-t-il déclaré.
La France parle « à tous les pays de la région (...) Ce qu’on essaie d’être, c’est une puissance médiatrice », a ajouté le président français qui va reparler dans la journée au Premier ministre israélien. Mais ce sont « les Américains qui ont un rôle très important à jouer pour contenir l’Iran », a-t-il encore indiqué.
Ces derniers ont en effet un lien diplomatique très fort avec Israël. Fort de ces relations, un haut responsable américain qui a requis l’anonymat, a affirmé que l’Etat hébreu ne « cherche pas » une escalade avec l’Iran. D’ailleurs, en cas de riposte israélienne, les Etats-Unis ne participeront pas, a-t-il ajouté. « Nous ne ferons partie d’aucune réponse qu’ils entendent mener », a affirmé ce responsable à la presse. « Nous ne nous voyons pas participer à un tel acte », a-t-il insisté. Plus tôt dans la journée, Joe Biden a tenu le même discours au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en lui indiquant de considérer comme une
« victoire » le fait qu’Israël ait déjoué l’attaque iranienne. Même s’il a rappelé le soutien « inébranlable » des Etats-Unis à Israël, le président américain veut à tout prix éviter un embrasement de la région à quelques mois de la présidentielle américaine.
Macron appelle les syndicats de la RATP et la SNCF à ne pas faire grève
Parmi les sujets d’inquiétude autour des JO, figure également celui d’une grève massive des transporteurs tels que la RATP et la SNCF durant les jeux. Ce lundi, Emmanuel Macron a assuré avoir « confiance » dans les syndicats, alors que certains comme la CGT et FO ont déposé des préavis de grève pour la période des Jeux olympiques cet été.
« La France, c’est une équipe, c’est une nation unie et donc on est au rendez-vous de cette exemplarité », a-t-il lancé. « Et moi j’ai confiance dans les syndicats. Ils ont l’esprit de responsabilité, ils seront à nos côtés », a-t-il plaidé.