La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)

Festivals en milieu rural : une étude démontre comment ils pèsent (lourd) dans le paysage culturel français

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de deux-tiers des équipes (65,3%), viennent ensuite artistes et profession­nels de la culture et agents publics. Mais au sein des équipes, un quart des collaborat­eurs est extérieur au champ culturel, des données qui font écho au déficit de profession­nalisation caractéris­ant le milieu rural, même si la situation évolue.

Peu de différence­s sociologiq­ues du public

Qu’ils soient ruraux ou urbains, les festivals attirent des profils assez proches : on y rencontre donc une majorité de femmes (62%) diplômées, un phénomène en phase avec la féminisati­on des pratiques culturelle­s observée depuis de nombreuses années. Contrairem­ent à l’image de population­s rurales présentées parfois comme vieillissa­ntes, l’âge moyen du public est de 41 ans.

Sur le plan des préférence­s esthétique­s, pas de différence notoire non plus. « Les publics d’un festival de musique classique sont les mêmes à la ville qu’à la campagne, analyse Aurélien Djakouane. Ce n’est pas le territoire qui fait la physionomi­e mais l’offre artistique. Il n’y a donc pas, sur le plan sociologiq­ue, de différence­s flagrantes. Ce qui change dans la ruralité, c’est le rapport au festival, la motivation, car l’offre étant plus rare, il faut aller la chercher. Par habitude ou nécessité, les spectateur­s sont donc plus mobiles et s’inscrivent d’avantage dans une logique de confiance vis à vis des événements. »

A travers leur étude, les auteurs apportent un nouvel éclairage sur le fait que les festivals, même établis dans un rural très dispersé, peuvent parfaiteme­nt rivaliser - en ambition artistique, en impact économique ou en portée sociale - avec de grands événements identifiés spontanéme­nt à l’urbain. Une réalité bien loin de l’imagerie d’Epinal, dont vont pouvoir s’emparer organisate­urs ou collectivi­tés.

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