La Tribune Toulouse (Edition Quotidienne)
La biotech Baas aide les viticulteurs à traiter mieux et moins grâce à l’ADN des spores
est vraiment d’allier performance économique et environnementale », explique Jérémie Brusini.
Car le problème est le suivant. « Plus on traite, plus on a de résistance, et plus on a de résistance, plus on a de mildiou donc plus on traite, et ainsi de suite. Pour casser ce cercle et avoir une approche raisonnée et ciblée, nous apportons de la donnée scientifique. » Au-delà de voir le début des pics infectieux en temps réel grâce aux relevés, Baas fait d’ailleurs aussi de la prédiction en utilisant les données météo.
Des laboratoires de proximité
À ce stade, Baas compte une vingtaine de clients en Gironde, dans le Gers et en Charente notamment, plus particulièrement en agriculture biologique. Mais l’entreprise cible aussi les syndicats viticoles et les caves coopératives. « L’intérêt est d’avoir une vision sur un territoire donné mais aussi, pour eux, de mutualiser les coûts. Il faut compter 400 euros par mois de suivi. » Pour se développer, Baas envisage la création de laboratoires de proximité, idéalement dans chaque AOC, pour optimiser les temps de livraison et la délivrance des résultats. Le premier pourrait être lancé en Gironde dans le Médoc, où l’entreprise a déjà plusieurs clients, ou en Charente.
Mais le nerf de la guerre étant l’argent, l’entreprise est en recherche de financements. « C’est typiquement le type de projet qui pourrait bénéficier du fonds VitiRev Innovation, géré par Demeter, et doté de 70 millions d’euros », souligne Mathieu Hazouard, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué aux enjeux numériques qui s’est rendu dans l’entreprise ce vendredi 12 avril. La Région Nouvelle-Aquitaine a déjà accompagné l’entreprise à hauteur de 50.000 euros en 2023 via son dispositif « soutien à l’innovation numérique ». Cette aide a permis le développement de l’application.