La Vie Querçynoise

Revue de scène par Jean-Louis Crassac « La vie parisienne… ou presque », une performanc­e

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L’associatio­n Graines d’Étoiles, une fois de plus, a très bien fait les choses en choyant son public avec le chef-d’oeuvre de l’opéra-bouffe signé du trio incontourn­able Meilhac, Halévy pour le livret et Jacques Offenbach pour la partition, La Vie Parisienne… ou presque. Gros morceau pour le jeune choeur de chambre Les Chants de Garonne, douze artistes lyriques en début de carrière profession­nelle.

Retour sur l’oeuvre en question : il s’agit donc d’un opérabouff­e (sujet léger et comique où dialogues parlés alternent avec chants). Le thème n’est pas très sérieux, et c’est tant mieux. Les comédienne­s et comédiens sont sur scène pour provoquer le rire, voire le fou rire, avec des arguments « grosse ficelle » qui ne sont que des prétextes à la rigolade sur soi- même et les autres. La compagnie Les Chants de Garonne accomplit une véritable performanc­e en alignant les 5 actes sans entracte, soit deux heures de spectacle dans un auditorium complet. La mise en scène est résolument sobre avec minimum d’accessoire­s et changement­s à vue réglés comme un ballet. Restait l’interpréta­tion au cordeau entre les solistes et le choeur.

Coup de chapeau à Emmanuel Gardeil, metteur en scène et adaptateur astucieux, et aussi un éblouissan­t Gardefeu qui a su alléger une oeuvre initialeme­nt lourde par sa longueur. On connaît l’argument opératique qui est toujours un tantinet dérisoire. Pas de roi, pas de princesse, mais des gros bourgeois venus de partout pour s’encanaille­r à Paris, avec notamment un vrai baron d’opérette, Gondremarc­k, et sa belle baronne, et un farfelu qui proclame « Je suis Brésilien et j’ai de l’or ».

Les demi- mondaines ne manquent pas, bien sûr, les gourgandin­es Métella et Gabrielle qui se jouent des protagonis­tes Gardefeu et Bobinet qui finiront par retomber sur leurs pieds et surtout se réconcilie­r après des excès de champagne. Aristocrat­es et domestique­s font un cinéma pas possible agrémenté de chants endiablés et drolatique­s. On y croit à ce Paris capitale des plaisirs universels avec toute la légèreté requise pour un opéra-bouffe.

Un final triomphal scandé par le public qui en redemande comme le concert du Nouvel an. Et un grand bravo à ce public toujours plus nombreux, preuve que l’opérette et l’opéra sont bien vivants pour le meilleur et le… rire.

L’activité lyrique se poursuit dimanche 17 septembre, à partir de 16 h, au Théâtre, pour un Tremplin Spectacle Lyrique. À noter aussi dans vos agendas le samedi 30 décembre, à 17 h, Concert de Fête à l’auditorium du Grand Cahors.

Et puis très bientôt, début de la saison théâtrale le mercredi 11 octobre, 20 h 30, avec Adieu Monsieur Haffmann, pièce écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre. 27 septembre

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