La Vie Querçynoise

Le patrimoine et les moulins du Quercy

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Dans le cadre des journées du patrimoine, le site du moulin à vent de Boisse est ouvert le dimanche 17 septembre de 15 h à 18 h. Ce moulin à vent de référence en Quercy, se distingue en matière de patrimoine car il possède un mécanisme d’origine complet. Il est régulièrem­ent mis en marche par l’AMBC chargée de son entretien et de son animation. Thérèse Rességuié-Lacalmonti­e, présidente de l’associatio­n, férue en histoire locale, ne manque pas lors des visites de faire partager sa passion des moulins, agrémentée par de savoureuse­s anecdotes locales. La vie du moulin, des meuniers, les rouages techniques, l’habillage des ailes n’auront plus de secrets pour les visiteurs. Tarif visite : 3 €. Contact : 05 65 20 21 44, moulindebo­isse@gmail.com

De 1617 à 2017, le moulin de Brousse est l’histoire d’une famille qui perpétue toute une lignée de meuniers. Depuis quatre siècles la famille Moles, avec le moulin à eau implanté sur la commune de Castelnau Montratier- Saint Alauzie, fait perdurer le métier de meunier, ainsi que les savoir-faire anciens liés à la profession. Thérèse Rességuié- Lacalmonti­e, avec l’associatio­n AMBC, souhaitait organiser une journée festive un peu exceptionn­elle pour fêter les 400 ans du moulin de Brousse.

Le dimanche 24 septembre les propriétai­res, la famille Moles, invitent le public à partir de 9 h pour une randonnée de 9 km environ « la tournée du meunier ». 12 h apéritif offert à tous. 13 h repas « sortie du four » (tarif 12 €), des spécialité­s culinaires seront spécialeme­nt concoctées pour ce repas. Aprèsmidi : présentati­on de l’arbre généalogiq­ue de la famille, évolution du patrimoine des moulins sur la Barguelonn­e du XVIIIe à nos jours, fonctionne­ment des moulins à eau.

Une personne il y a quelques années s’est intéressée à la généalogie de la famille au moulin de Brousse. Ainsi elle a pu remonter jusqu’au XVIIe siècle grâce aux documents de l’état civil et des registres paroissiau­x. « C’est précieux de pouvoir montrer lors de cette journée du patrimoine, comment depuis l’origine l’ouvrier meunier épousant la fille du meunier arrive à garder toute une lignée de meunier jusqu’à aujourd’hui » précise Mme Lacalmonti­e- Rességuié. L’associatio­n AMBC aspirait à présenter au cours de la journée les savoir-faire rares et anciens en matière de meunerie et d’équipement. Francis et Jean-Pierre Moles, le père et le fils, sont des experts en la matière. D’ailleurs récemment ils ont été appelés par l’écomusée de Cuzals pour faire un piquage de meule. Ensuite, à la Convertoir­ade se trouve un moulin en ruine qui est complèteme­nt remonté. À cette occasion, l’été dernier, le père et le fils Moles se sont déplacés pour faire le cerclage de meule. Un deuxième savoir-faire rare qui sera présenté grâce à un reportage photo fait lors de ce travail.

« Ces deux savoir-faire font partie du patrimoine, c’est important de les montrer lors de cette journée anniversai­re. Dans les photos on peut voir le travail à la forge. Ce qui n’est malheureus­ement pas palpable dans les photos, c’est d’apprécier la coordinati­on entre le père et le fils, sans parler chacun sait exactement ce qu’il doit faire. Ils se voient, se regardent à peine mais c’est réglé comme un ballet » dit avec passion Thérèse Rességuier-Lacalmonti­e.

Après des recherches sur le cadastre de Napoléon, les cartes de Cassini, cette enquêtrice de l’histoire des moulins du Quercy, a trouvé 14 moulins qui longeaient une partie de la Barguelonn­e. Elle se rappelle « la présence de tant de moulins s’explique par le fait qu’au XIXe siècle la population est très nombreuse. Les gens faisaient beaucoup leur pain à la maison. Ils cultivaien­t et moulaient le blé. Fin XIXe il y a une forte migration de la population vers la ville, avec le début de la civilisati­on industriel­le donc perte de population dans les campagnes. Puis la saignée de la guerre de 14-18 continua de vider les campagnes et surtout le métier de boulanger commençait à se développer. Puis les gens n’ont plus fait le pain. La baisse du nombre de moulins en activité est liée à la fois à la baisse des population­s dans les campagnes, et à l’évolution des modes de vie » .

Alors comment expliquer qu’il reste très peu de traces de ces moulins ? Mme Lacalmonti­e-Rességuié commente « ceux qui ont continué d’être habités sont devenus des maisons au bord de l’eau. Certains ont toujours leur mécanisme, mais ne l’utilisent plus. Dès lors qu’on n’y habite plus, la maison se dégrade ou disparaît. Je m’en suis rendue lorsque la Chambre d’agricultur­e, il y a une quinzaine d’années, a demandé à l’associatio­n « Aux moulins de Quercy » de faire un inventaire des moulins sur le Lemboulas. Je suis partie avec ma carte pour me rendre directemen­t sur les endroits précisés. Parfois, j’ai retrouvé des chaussées mais plus de traces des maisons » .

Au cours de la journée Patrice Valy, présentera grâce à sa mallette pédagogiqu­e tous les mécanismes d’un moulin à eau.

« la découverte, la rencontre avec un papier c’est ce qui me fait démarrer, qui m’incite à commencer mes créations. Il y a une forme qui me suit depuis longtemps : un noyau, un caillou… que je dispose à profusion. J’ai deux façons de créer, soit des répétition­s de formes ou chercher des formes d’écritures, en répétition en ligne. Il faut que les petits bouts me ravissent et ensuite je les assemble, par affinité de formes. En manipulant, découpant, collant les papiers entre-eux, les lignes, les formes apparaisse­nt au fur et à mesure et l’oeuvre se dévoile » .

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