La Vie Querçynoise

Babar et les automates : une rencontre insolite dimanche prochain à Souillac

Oui, vous avez bien lu. Il s’agit bien de Babar, le célèbre petit éléphant qui d’album en album et malgré ses 76 ans n’aura finalement jamais grandi ; d’ailleurs, il n’a pas pris une ride.

- CLAUDE RABUTEAU

Car Monsieur Babar est né dans le cerveau de Madame Cécile de Brunhoff, dont le mari Jean de Brunhoff a l’idée d’en faire un livre illustré, dont le frère de ce dernier, Michel de Brunhoff et son beau-frère Lucien de Vogel décident de le publier en grand format aux éditions du Jardin des modes. Une histoire de famille donc, qui démarre en 1931 avec la publicatio­n de « l’histoire de Babar, le petit éléphant ». Et tout cela se passe à Chessy, petite ville de seine et marne qui peut-être ne vous parle pas en tant que tel.

En 1936, la maison Hachette achète (ce n’est pas une litote) les droits et le succès rencontré par les albums de Babar est assez inouï pour l’époque avec déjà 4 millions d’albums vendus entre 1931 et 1939. Et Babar traverse même l’atlantique pour rencontrer le succès au pays de Mickey. Paradoxe ou théorie du complot, 60 ans plus tard, c’est à Chessy que s’installe Mickey dans son célèbre parc Eurodisney, avec ses 13,4 millions d’entrées en 2016 (et ses déficits quasi-constants depuis 2002).

Le petit Eléphant qui s’enfuit de la forêt…

Pendant ce temps-là, Babar survivra au décès de ses auteurs, et il constitue sans doute une des sagas illustrées les plus célèbres de France.

L’histoire du petit Eléphant qui s’enfuit de la forêt pour fuir les chasseurs et qui, arrivé en ville, est habillé en homme (Quoique les costumes verts ne soient pas légion en ville) par une vieille dame (Christelle) qui prend en charge notre Babar.

Babar reviendra chez lui en apportant les bénéfices de la civilisati­on. Évidemment devant une telle érudition, les éléphants l’ont couronné roi des éléphants. Formidable. Nous ne savons pas si c’était pour se débarrasse­r d’une telle charge que la couronne a été remise à cet adorable prétentieu­x, et nous ne sommes pas sûrs que la civilisati­on n’ait apporté que des bienfaits au royaume des éléphants d’Afrique, puisqu’ils font partie, aujourd’hui, des espèces menacées d’extinction grâce au travail assidu des trafiquant­s d’ivoire avec un espoir quasiment nul de les sauver.

Il faut donc prendre Babar au premier degré. Juste apprécier le petit personnage tel qu’il est, c’est-à-dire un personnage de fiction, avec sa gentilless­e, sa spontanéit­é et son sens aigu de la morale. Ce sont des génération­s entières qui auront rêvé avec les histoires de Babar, d’album en album, puis de dessin animé en dessin animé. S’il existait un panthéon des personnage­s de fiction, Babar en serait peut-être un des rois. Ce serait mérité.

Le succès de Babar, outre le talent de l’illustrate­ur et la poésie de l’histoire est aussi dû au grand format choisi pour éditer les histoires et à la technique de dessin employée qui a permis d’obtenir des couverture­s aux couleurs lumineuses et éclatantes. Marketing oblige…

Personnell­ement ce que j’aime chez Babar, outre son costume souvent vert, c’est l’épellation de sa deuxième syllabe. Ba – Bar… À peine prononcée, cette deuxième syllabe vous donne l’impression d’en avoir plein la bouche. Plus vous prononcez son nom, plus la seconde syllabe s’allonge. Évidemment, si vous lisez la Vie Quercynois­e en prenant votre petit-déjeuner, votre conjoint ne manquera pas de vous demander si vous allez bien en vous voyant répéter à l’envie « Babar ». Si le symptôme persiste, courez chez votre médecin qui ne manquera pas de vous organiser un transport pour Leyme. Votre conjoint pourra toujours se consoler de votre absence avec un Babar au rhum. À Souillac le 17 septembre

Quoi qu’il en soit, Babar a traversé le vingtième siècle sans encombre grâce à un des enfants du couple Brunhoff, Laurent de Brunhoff, qui adaptera même le personnage pour la télévision française en 1969 et développer­a la marque et le personnage.

Babar fera comme tout le monde, ou presque, il se mariera (non, pas avec Babarella) et eut beaucoup d’enfants.

Francis Poulenc, réalisera une musique pour récitant et piano entre 1940 et 1946. Maritie et Gilbert Carpentier produiront des disques dans les années 50.

Alors, à défaut de Panthéon, Babar est entré dans les col- lections de la Bibliothèq­ue de France en 2006 grâce aux dons de la famille Brunhoff.

Et bien figurez-vous que Monsieur Babar va venir à Souillac le dimanche 17 septembre au musée de l’automate, de 16 h à 17 h 30. Alors petits et grands, notez bien la date et l’heure dans vos tablettes ou vos smartphone­s, car Babar, c’est un peu comme le père Noël, on en parle souvent mais on ne le ne voit jamais. Et bien grâce au pianiste Christophe Burren, et sous la direction artistique Valadié/Archimbaud, Babar vous racontera son histoire avec la complicité de Pierre Pfauwadel, comédien.

Alors même si c’est un petit éléphant habillé comme un Homme, il y a peu de risque que ça nous trompe énormément, et les 90 minutes de plaisir, de bonheur et de poésie qui vont s’offrir à vous, seront un peu comme un cadeau de Noêl avant l’heure.

J’en suis encore tout baba (r).

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