Le réaménagement du tour de ville démarre début octobre
Les avis divergent sur le projet et sur la question de la conservation des platanes. Marie-Odile Delcamp, maire de Gourdon répond aux objections de Philippe Cabanes.
La commune de Gourdon a la volonté de redynamiser son centre- ville avec des actions sur les espaces publics, le patrimoine, l’habitat, les commerces et les services. Le conseil municipal a ainsi décidé en 2016 de réaliser un réaménagement de la partie la plus commerçante du Tour de Ville, située entre le nouvel office du tourisme et le kiosque.
Après concertation avec la population, les partenaires techniques, une présentation à l’architecte des bâtiments de France, le comité de suivi, le conseil des sages, ou encore Gourdon Dynamic, le conseil municipal du 21 novembre 2016 vote à la quasi-unanimité l’avant-projet. Malgré tout, le projet retenu ne plaît pas à tout le monde. Certains n’ont pas manqué de faire part aux élus de leur inquiétude tant financière que sur la coupe des arbres du tour de ville, les places de stationnement ou encore esthétisme final du projet.
14 platanes du boulevard extérieur de Gourdon seraient condamnés. Si certains habitants sont convaincus de la nécessité de donner un coup de jeune à la ville, d’autres contestent l’abattage des arbres. À tel point qu’une association de défense des arbres de Gourdon s’est créée allant à l’encontre du projet avec marche lente sur le tour de ville et pétition. Selon eux, il ne serait pas nécessaire d’abattre les arbres, ce serait même une atteinte à l’identité gourdonnaise. Ils craignent également que la ville soit aseptisée, qu’elle perde son caractère. Mais la mairie défend son projet de modernisation en argumentant sur une nouvelle attractivité du centre- ville, l’accessibilité des trottoirs pour les personnes handicapés. La chaussée est vétuste, tout comme le réseau d’eau et d’assainissement enserré par les racines des arbres et qu’il faut refaire. Quoi qu’il en soit, les platanes semblent condamnés, le début du chantier est prévu en octobre prochain.
« Comme je l’avais rappelé dans une précédente intervention, la municipalité persiste et signe malgré l’opposition des commerçants, des riverains et d’une majorité de Gourdonnais. D’ailleurs, je rappelle le désaveu cinglant subi, lors du 2e tour des élections législatives, par la maire et par voie de conséquence le conseil municipal. Les Gourdonnais ont ainsi voulu sanctionner pour une large part ce projet sans vision architecturale et environnementale, mal étudié, qui ne tient pas compte des attentes formulées par les participants, lors des différentes réunions. Ce projet dont le coût, sous-estimé de 1,80 M € avec un reste à charge de 600 000 € n’est pas raisonnable, quand on connaît l’endettement de Gourdon et les propos tenus par la mairie « au-delà de 300 000 € à charge, le projet n’est pas réalisable. Réaménager le tour de ville en préservant l’existant, c’est possible… L’arbre, véritable symbole du développement durable, est un élément du patrimoine, de la collectivité et, en droit, est considéré comme un immeuble et lui confère un statut particulier. Ces arbres font partie d’un héritage commun à préserver et ne sont pas la propriété d’une équipe municipale. Être moderne en 2017 à écouter la mairie c’est de rendre cette ville complètement aseptisée en mettant des fleurs et plantation mexicaine. Est-ce qu’en 2017 au moment de la Cop21 est-ce être moderne que de supprimer ces platanes qui pour certains sont centenaires. »