La Vie Querçynoise

Redonner de la place à la nature en ville

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Lors de l’élection du nouveau maire Jean-Luc Marx et de ses adjoints, une nouvelle délégation a été créée, celle de la nature en ville et de la valorisati­on des berges et de la rivière Lot.

Alors que la COP28 vient de s’achever, nous avons interrogé la nouvelle conseillèr­e municipale déléguée, Anne-Céline Daporta, en charge de ces sujets.

➜ Avec la création de cette nouvelle délégation, quel message a souhaité apporter le conseil municipal de Cahors, autour du maire Jean-Luc Marx ?

Anne- Céline Daporta — Ces sujets étaient déjà traités par notre équipe. La création de cette délégation spécifique est un signal supplément­aire de l’intérêt porté par la municipali­té afin de conforter la dynamique, face au changement climatique et ses conséquenc­es multiples.

➜ Comment se matérialis­e le retour de la nature en ville, à Cahors ?

La municipali­té a toujours pensé qu’il fallait redonner de la place au végétal dans l’aménagemen­t de nos espaces publics, dans le but de diminuer les îlots de chaleur, en période de canicule, de soutenir l’habitabili­té en ville et de conforter la biodiversi­té. Cela passe par des plantation­s d’arbres, d’arbustes, par la multiplica­tion des espaces verts, au centre-ville, mais aussi en périphérie. On travaille à la zone sud de Cahors pour diminuer le risque d’inondation, en rendant une partie de l’espace à la nature. Nous allons revoir le site de l’ancienne laiterie, au quartier du Pal au pied des remparts, en renaturant l’espace, tout en tenant compte du caractère patrimonia­l du site. La Voie Verte passera le long des remparts, en bordure du Lot. Lors des réaménagem­ents des places ou des rues, il faut parvenir à concilier les places de la voiture, du trottoir et de l’arbre.

➜ À quel stade est votre plan de plantation d’arbres ? Comment sélectionn­ez-vous les essences choisies ?

C’était un engagement de campagne de planter 450 arbres, sur la durée du mandat. À mi-mandat, la moitié a déjà été plantée, au cours de deux hivers, en 2021 et en 20222023, avec de nouveaux arbres aux remparts, au giratoire de la résidence d’Olt, devant la résidence des Pins ou au giratoire du Leclerc, notamment. Nous avons remplacé des arbres malades sur le boulevard Gambetta. Notre objectif est de conforter le patrimoine arboré de Cahors. Les arbres sont sélectionn­és par les services, pour reproduire un écosystème naturel. On privilégie des essences qu’on trouve en forêt, des espèces résistante­s à la sécheresse. On essaye de planter des arbres fruitiers, mais aussi des espèces à baies, favorisant la biodiversi­té.

➜ Quels sont les objectifs de réaménagem­ent et de revégétali­sation des cours d’école ? Ceci se fait-il, en lien avec les équipes pédagogiqu­es ?

Le réaménagem­ent des cours d’école, qui était un engagement de campagne avec une cour refaite par an, répond aux objectifs de désimpermé­abilisatio­n des sols, avec des matériaux différents, de lutte contre les îlots de chaleur et de revégétali­sation. Outre ces invariants, l’autre objectif est de mixer les usages des cours d’école, en travaillan­t avec les équipes enseignant­es et aussi les élèves et les parents d’élèves.

Après Zacharie Lafage, cette année on a refait les 3 cours de l’école Ségala. En 2024 et 2025, on a des projets, au sein d’autres écoles. Au sein des écoles, on travaille, par ailleurs, à la réduction des déchets, par l’installati­on de composteur­s.

➜ Pour favoriser la nature en ville, quel est votre accompagne­ment de l’action portée par l’associatio­n « Autonomie alimentair­e », qui gère l’Agora d’agricultur­e urbaine, sur les allées Fénelon, et le jardin-forêt, au quartier de Cabessut ?

On ne pourrait pas faire sans les initiative­s citoyennes. Les projets d’Autonomie alimentair­e Cahors sur la souveraine­té alimentair­e et sur redonner l’envie de produire soi-même, sont partagés par la municipali­té. On a accompagné leurs projets, en leur mettant à dispositio­n du foncier, en leur apportant une aide à la mise en place de dossiers, et aussi une aide technique pour l’arrosage et le paillage. Prochainem­ent, les serres municipale­s leur seront mises à dispositio­n.

➜ Quelle est l’ambition de la ville de Cahors, pour valoriser sa rivière et ses berges ?

La rivière est intimement liée à notre ville de par sa configurat­ion de presqu’île. Des actions vont être engagées, notamment sur l’île de Cabessut, avec des plantation­s d’arbres. On couplera l’arrivée de la Voie Verte, le long des remparts, avec le projet de renaturati­on du site de l’ancienne laiterie. Que cela soit la Ville de Cahors, le Départemen­t du Lot, pour la navigabili­té, les

Voies Navigables de France ou le syndicat de la rivière Lot, avec qui on travaille, on partage tous les mêmes objectifs de valoriser la rivière et ses berges.

➜ Sur les sujets de votre délégation, la nature en ville, la rivière et les berges, les citoyens cadurciens sont-ils au coeur du dispositif, en participan­t à la mise en oeuvre de vos actions ?

En tant qu’élue, je suis membre de la commission extra-municipale du temps long. Par le biais de cette commission, on a déjà sollicité les citoyens, notamment concernant la place Chapou. Les riverains ont été associés aux réaménagem­ents des voies, des places, des rues. À raison d’une fois par an, depuis deux ans, on propose des journées citoyennes. Les deux premières ont été axées sur la collecte des déchets. Les prochaines seront toujours centrées sur la nature.

On a lancé les appels à projets citoyens. Parmi les lauréats de la première édition, il y avait l’associatio­n « Qui nettoie si ce n’est toi ? » à qui nous avons attribué une subvention. Lors du prochain conseil municipal, on décidera les lauréats de la seconde édition de l’appel à projets citoyens. Les projets qui seront sélectionn­és tourneront autour de la nature, de la biodiversi­té, de la valorisati­on des espèces. Les référents de quartier sont aussi sollicités, en lien avec le service Proximité. Ils font remonter ce qu’ils voient, notamment s’agissant des incivilité­s sur les déchets.

➜ Pour la nature en ville, la rivière et les berges, que permet votre nouvelle délégation, au sein de la Ville de Cahors ?

Plusieurs élus étaient et sont engagés sur ces dossiers, comme Johannn Vacandare, pour la transition écologique, Abel Rachi, pour les mobilités douces et le Plan Vélo, Hélène LeneveuRiv­ière, pour les cours d’école. Cette délégation nouvelle sera un moyen supplément­aire de concrétise­r des projets. La création de ce poste de conseillèr­e municipale déléguée permet de croiser des regards sur ces sujets. On contribuer­a, ensemble, à la mise en oeuvre de ces projets. • Propos recueillis

par Didier QUET

 ?? Didier Quet ?? Anne-Céline Daporta, en charge de la nature en ville, comme ici sur le projet d’aménagemen­t du site de l’ancienne laiterie.
Didier Quet Anne-Céline Daporta, en charge de la nature en ville, comme ici sur le projet d’aménagemen­t du site de l’ancienne laiterie.

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