Un inventeur au service du terroir et bien au-delà...
Du dénoisillage à la main à la mécanique intelligente
« Une noix, qu’y a- t- il à l’intérieur d’une noix ? » aurait dit Charles Trenet s’il avait été de ceux qui, à l’initiative de l’association « La Clef des Arts aux Champs », empruntaient les rues de Glanes, en cette fin de journée d’automne, sans se douter de tout ce qu’ils allaient découvrir...
Une richesse de ces terres du Causse (calcaire) au pied du Ségala est celle de cultiver la vigne, donnant naissance ainsi aux déférents vins de Glanes, et de produire des noix. Beaucoup de noix. Qui dit noix dit coques, cerneaux, tri et sous-produit tels que l’huile. Restait donc à valoriser tout cela et, surtout, à trier tous les éléments en fonction des besoins de chacun. Travail patent et ancestral, le dénoisillage s’e ectuait jadis à la main dans la chaleur du cantou. On peut imaginer aujourd’hui ces temps révolus ou en passe de l’être.
Dans cette logique, Rémi Frégeat a imaginé et réalisé une machine destinée à simplifier et rentabiliser cette tâche. Régulièrement perfectionnée, elle allie mécanique et intelligence artificielle. Celle-ci visualise la forme, la texture et la couleur de chaque noix, permettant ainsi de séparer automatiquement chaque catégorie de cerneaux (allant du demi-cerneau jusqu’à la brisure) selon les besoins (pâtisserie, huile…. ). De 200 kg de noix séchées jusqu’aux chargements de camions complets, il réalise donc, une fois les noix cassées, un tri particulièrement fin et en réponse précise aux nécessités du client. Encore faut-il bien connaître le produit.
Utiliser une grande quantité de coques de noix comme combustible dans un insert est une mauvaise idée. C’est courir un risque d’explosion comme être la cause du départ d’un feu de
Un rendez-vous, exceptionnel !
cheminée. Par contre, ces mêmes coques sont, après traitement, régulièrement utilisées comme abrasif très fin !
Mais le génie inventif de Rémi Frégeat ne s’arrête pas là. Vigneron dans l’âme familiale (associé à son frère titulaire d’une licence d’oenologie), le voici créant une machine destinée, dans l’ordre, à arracher les pieds de vignes abîmées, récupérer les souches et installer un nouveau pied.
Les vins étaient jadis commercialisés en barrique, les voici aujourd’hui en bouteilles. Rouges, ils se nomment « Tradition », « Quatre saisons » et « Fondateurs », rosé, il s’appelle « Gourmandise » et tous sont rejoints par le blanc « Chenin, Chardonnay » . Ensemble, ils forment les vins des coteaux de Glanes, fruit du travail inlassable de la Coopérative viticole du Haut Quercy réunissant sept vignerons, dont la Maison Frégeat, et lauréat récent du prix d’Excellence 2023 au concours général agricole. Et là aussi, de nouvelles inspirations voient le jour.
En parcourant les rues de Glanes gagnées par l’obscurité, les participants à cette soirée de découverte ignoraient qu’ils avaient rendez- vous avec le futur...
Et une invention pour le travail de la vigne...