La Vie Querçynoise

Le 4e disque de Laurent Madiot, une porte SORTIE. d’entrée pour ceux qui ne le connaissen­t pas encore

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Laurent Madiot connaît la scène depuis plus de trente ans. À 18 ans, il écrit ses chansons et joue la comédie pour le théâtre. S’il est désormais un peu plus éloigné des planches, il continue à mener plusieurs activités à la fois entre ses projets solo en musique ou pour la télé, son groupe Les Fouteurs De Joie, ou encore l’écriture de textes pour d’autres, comme le metteur en scène Johanny Bert. En décembre 2023, il a sorti son quatrième album solo. Habitant de Cahors depuis une quinzaine d’années, il connaît bien la ligne Paris-Orléans-LimogeToul­ouse, une fidèle partenaire qui l’amène à ses concerts.

➜ Comment êtes-vous venu à la musique ? Est-ce une vocation qui vous vient de votre famille ?

Pas du tout. C’est l’ennui qui m’a motivé. Tous les métiers qu’on m’a proposés, je les trouvais inintéress­ants. Cela s’est fait petit à petit, de façon empirique. Je me suis dit « tient cela, ça me plaît ». Encore aujourd’hui, c’est comme ça.

➜ Dans votre dernier album « Comme par hasard », on trouve des chansons pleines d’humour, alors que vous décrivez une réalité parfois terrible, je pense alors à la chanson « Café, clope, caca ». Est-ce que pour vous l’humour est un remède ?

Oui, c’est capital. S’il n’y avait pas d’humour, je ne ferais plus ce que je fais, ou alors j’organisera­is des manifs pour renverser le monde. Mais je n’y crois pas au fond de moi. Je pense que le monde ne va pas si mal que ça. Sauf qu’on ne parle que du malheur. C’est mon avis. Les gens sont abreuvés de malheur alors qu’il se passe des choses super bien. J’essaie de le montrer avec mes chansons tout en restant lucide. Quand je fais des concerts en solo, il y a des chansons plus délires, qui sont de petits sketchs. Je pense à la chanson « Le king du parking ». Je la joue, ça marche très bien sur scène. Je pense que mon parcours à la fois dans le théâtre et la chanson se retrouve dans mes concerts.

➜ Vous conseillez donc de venir vous voir sur scène ?

Oui, mais ce n’est pas évident, je ne joue pas partout. Ce dernier disque est justement une bonne porte d’entrée pour les gens qui ne connaissen­t pas. On a reçu de bons retours depuis sa sortie. En le fabriquant, j’ai été attaché à y mettre de l’humeur. C’est pour ça qu’il est aussi varié, il y a à la fois des chansons délires, d’autres mélancoliq­ues, et aussi des chansons plus profondes. J’aime ce métissage-là.

➜ Qui sont les artistes qui vous inspirent ?

Si l’on reste dans le domaine français, Richard Gotainer, Nino Ferrer. Ce sont des gens que j’aime beaucoup. Pour leur humour. Richard Gotainer a fait une chanson sur un pet ou une banane, tout en faisant des chansons plus profondes de 20 minutes. Ce mélange se retrouve aussi chez Nino Ferrer qui a fait « Mirza » comme « La maison près de la fontaine ». J’aime cette liberté- là. J’aime aussi la pop anglaise pour le sens mélodique.

➜ Vous vivez à Cahors depuis plus de quinze ans, après avoir grandi en région parisienne. Pourquoi avoir choisi cette ville ?

J’ai rencontré ma femme à Cahors. Elle est Cadurcienn­e. Et on a décidé de vivre dans le Lot. J’aime cette région. C’est mieux pour les enfants. On peut vivre plus décemment, nous y avons de l’espace. Je peux facilement prendre le train. J’écris dans le train. La ligne Paris-Cahors est calme. Parfois, ils ont un peu de retard, mais globalemen­t, les trains arrivent à l’heure.

➜ Quelles sont vos prochaines dates de concert ?

Je fais une date à Paris le 1er février 2024 au Zèbre de Belleville, en solo. Avec Les Fouteurs De Joie, ça reprend mi- janvier, on peut consulter les dates sur le site du groupe. Et le troisième projet, c’est le spectacle « La Fontaine unplugged » . C’est un spectacle de chansons écrites en s’inspirant des fables de La Fontaine, plutôt destiné aux enfants. J’ai réécrit les fables. Cela a été créé en résidence à Cahors avec une compagnie domiciliée à Toulouse. Il tourne. On l’a déjà joué au théâtre du Grand Rond à Toulouse, d’autres dates sont prévues dans la région, comme à Castres. Il y a aussi eu un CD.

Ceux qui le souhaitent peuvent aussi aller voir le spectacle « Fucking eternity » de Johanny Bert, à Lyon. J’ai écrit des chansons pour lui. Il travaille avec le théâtre subvention­né et fait notamment des spectacles de marionnett­es.

• Elisa CENTIS

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