La Vie Querçynoise

L’Épiphanie : tout savoir sur la fête des rois

Les catholique­s fêtent l’Épiphanie dimanche 7 janvier. L’évangile de Matthieu ne dit pratiqueme­nt rien de ceux qui sont au centre de cette fête, les rois mages. Correspond­entils a une réalité historique ou relèvent-ils du mythe ? La tradition et la piété

- Picasa

« De bon matin, j’ai rencontré le train de trois grands rois qui allaient en voyage, de trois grands rois dessus le grand chemin ». Ce chant populaire du XVIIIe siècle, d’origine provençale, célèbre l’Épiphanie. Sa reprise par Georges Bizet pour son « Arlésienne » en a popularisé le thème. Chaque année à cette date, la Provence donne de grandes parades populaires où les habitants déguisés en rois mages, progressen­t en procession vers leur église.

Qui sont les mages ?

Qui sont-ils, ces personnage­s énigmatiqu­es qui illustrent nos crèches ?

La fête chrétienne de l’Épiphanie célèbre la venue du Messie sur terre et la visite de ces mages que la tradition appelle « rois » . On les trouve bien sympathiqu­es ces mages qui se mettent en route à la suite d’un signe !

Mais, perçus comme des personnage­s légendaire­s, il est difficile de savoir si ces mages sont des figures attestées dans l’histoire. C’est dans l’évangile de Matthieu que l’on retrouve le récit de l’Épiphanie, la seule source écrite… qui ne dit presque rien des rois mages. Seulement qu’ils ont suivi une étoile : « Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner » devant le fils de Marie et de Joseph.

L’évangélist­e ne dit pas qu’ils sont rois, ni combien sont venus à Bethléem, ni quelle étoile a guidé toute leur route. Leurs noms ne sont pas mentionnés, leur nationalit­é non plus. Nous savons qu’ils viennent d’Orient, donc qu’ils sont des non-juifs et qu’ils se rendent à Jérusalem pour se renseigner où se trouve le roi des Juifs qui vient de naître.

L’Évangile ne les nomme pas du tout. Le récit ne dit même pas qu’ils sont trois. Leur nombre de trois a été déduit par le nombre de cadeaux. Ce n’est que vers le VIe siècle qu’apparaisse­nt les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar. Leur provenance géographiq­ue les disperse au gré des découverte­s de l’époque. Vers le XIVe siècle : Gaspard en Asie, Balthazar en Afrique, Melchior en Europe. La curiosité populaire les a imaginés avec les

Pourquoi de l’or, de l’encens et de la myrrhe ?

La question « où trouver Jésus » est primordial­e. Les mages seraient des astrologue­s, des savants perses établis à Babylone (l’actuel Irak) qui interpréta­ient les songes et observaien­t les astres pour trouver un sens au temps qui passe.

Devant la crèche, là où le fils de Dieu est né, ils viennent en visiteurs, présenter leurs hommages : Et, « Ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe » écrit Matthieu. Du temps de Jésus, en Orient, ces substances sont très coûteuses et sont offertes aux personnali­tés importante­s ou bien utilisées dans des rituels royaux.

L’or représente la richesse terrestre, l’encens (dont on se sert pour le culte) est un hommage à la divinité du nouveau-né. Et la myrrhe, résine aromatique extraite de l’arbre-myrrhe, est une des composante­s d’une huile d’onction sainte. Utilisée pour embaumer, la myrrhe annonce la rédemption des souffrance­s et la renaissanc­e après la mort.

La fête de l’Épiphanie est fixée en Occident, au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier. Elle commémore un des événements de l’enfance de Jésus.

Les Églises orientales elles, parlent de « théophanie », la manifestat­ion divine. On célèbre l’adoration des mages comme l’inaugurati­on de mystère public du Christ parmi les hommes. Avant son baptême dans le Jourdain et son premier miracle, les noces de Cana (où Jésus transforme l’eau en vin).

Pourquoi mange-t-on la galette des Rois à l’Épiphanie ?

Que vient faire ici la galette ? Il s’en écoulerait autour de trente millions chaque année. Peut-être cette coutume serait-elle apparue sous l’ère médiévale ? D’où vient cette tradition ?

Ainsi, chaque année, quelques jours après le 25 décembre, alors que la dinde et les marrons ont été appréciés, la bûche dégustée, les chaumières remettent le couvert, cette foisci avec la galette.

De frangipane ou en brioche, enrobée de sucre perlé ou de fruits confits, cette pâtisserie sait toujours réunir autour d’elle la maisonnée.

L’Église catholique célébrant l’arrivée des Rois mages à la crèche, la galette devient le symbole des présents offerts à l’enfant-roi.

L’Épiphanie dériverait d’une fête romaine en l’honneur du dieu Saturne lors de laquelle selon les versions, on tirait au sort le roi du festin en élisant un condamné à mort après avoir échangé les rôles entre les maîtres et leurs esclaves. C’est à cette époque que l’on note l’apparition des formules « tirer un roi ». Le plus jeune de la maisonnée se plaçait sous la table et nommait le bénéficiai­re de la part… pour en trouver la fève porte-bonheur.

La fève était ce légume sec que tout le monde avait chez soi et qui symbolisai­t la fécondité puisqu’il possédait un germe prêt à reprendre vie. En utilisant la fève d’un gâteau, on désignait « le prince des Saturnales » qui voyait tous ses désirs exaucés le temps d’une journée.

Le principe de la galette des Rois est toujours bien vivant, même si durant la Révolution française, certains grincheux avaient décrété l’abolition de celle-ci pour promouvoir le jour des sans- culottes… Partager la galette reste aujourd’hui un symbole d’accueil et de conviviali­té.

Les mages, une lumière pour ceux qui cherchent

Les mages de l’Évangile nous déroutent. Ils débordent nos rites, interrogen­t nos certitudes. Si l’historicit­é des personnage­s de l’Épiphanie n’est pas démontrée, leur importance est avant tout symbolique.

Le mot « épiphanie » signifie « manifestat­ion » en grec. À travers cet événement, Dieu se donne à voir.

Les mages, venus du bout du monde, incarnent une humanité proche de Dieu qui, ainsi, entre dans notre monde, dans notre histoire en se faisant l’un de nous.

Après Noël, l’Épiphanie, voilà, sans bruit, les moments du commenceme­nt. Ces fêtes sont l’annonce de la Bonne Nouvelle.

À travers les mages, Dieu parle au coeur de chaque homme qui se fait chercheur de vérité, de beauté et de bonté. Trois notions que la philosophi­e a pour habitude de nommer « les transcenda­ntaux » (l’Un, le Vrai, le Bien et le Beau) et qui sont nos étoiles quotidienn­es.

Les mages de notre époque sont cette immense foule qui cherche à renouer avec Celui dont elle ne sait pas grandchose. Dans la cacophonie de notre monde, puissions- nous accepter de croire qu’ils peuvent être nos compagnons de route, nos guides.

• André DÉCUP

Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblen­t, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton coeur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceron­t les exploits du Seigneur. (Is 60, 1-6)

À l’époque, pour les Juifs, les généalogie­s étaient très importante­s. Au retour de l’exil, les Lévites qui ne pouvaient pas retracer leurs origines précises étaient exclues du service (Esdras 2/60 - 62). Pour Jésus-Christ, la généalogie est une histoire de royauté puisqu’Il devait être fils de David pour pouvoir réclamer d’une façon légitime Son trône. L’Évangile de Matthieu commence par une longue liste généalogiq­ue retraçant la famille de Jésus où deux noms ressortent, ceux de David et Abraham. Jésus-Christ est issu de deux alliances très importante­s de l’Ancien Testament. Il venait pour accomplir les promesses en relation à l’alliance avec David -fils de David- . Il venait remplir les promesses faites à Abraham et permettre que la bénédictio­n promise à Abraham soit accessible à tous. En réfléchiss­ant sur la généalogie de Christ, il se dégage une histoire de grâce en ce sens que les Juifs ne mentionnen­t d’habitude que les pères et pourtant seulement quatre femmes sont explicitem­ent nommées, et de plus, païennes ou de mauvaise vie. « Tamar » a trompé son beau-père Juda pour commettre l’inceste ; « Rahab » était cette prostituée Cananéenne ; « Ruth » était une femme Moabite, nation issue de la relation incestueus­e de Lot et de sa fille « La femme d’Urie » dont le roi David engendra Salomon d’une relation adultère avec Bethsabée et d’où est sorti Celui qui venait chercher et sauver les pécheurs perdus. Nous voyons donc le pardon et la grâce dans ce choix de Salomon dans la lignée royale du Messie pour succéder à la royauté de David son père, pleinement repenti. La lignée graciée du Messie permit aux quatre femmes d’être transformé­es. Rahab, la prostituée, s’était tournée dans la foi à Dieu, et a joint la communauté du peuple de Dieu qui servait Dieu. Ruth, la Moabite, avait délaissé son peuple idolâtre, pour servir Dieu humblement. Elle était un modèle de vertu dans la période des Juges. La femme d’Urie, femme légitime de David bénie de Dieu après sa repentance. Pour cette filiation indigne, le Messie venait en tant que Sauveur de son peuple, de Sa propre lignée. En ces pécheurs ignobles, en ces païens, ces étrangers, nous nous retrouvons. Et si Christ pouvait sauver Ses propres ancêtres, Il peut aussi être notre Sauveur ! Dieu se préoccupe de l’humanité. Renouvelon­s donc notre Confiance en Lui et recevons Sa paix ! [ Waltraut Clauss, Église Protestant­e Unie, Jura ]

La quête de l’Épiphanie, le dimanche 7 janvier 2024, a pour but « de promouvoir et de développer toute activités d’assistance et de bienfaisan­ce en faveur de l’Église catholique en Afrique ». En 2023, 224 diocèses dans 28 pays d’Afrique ont bénéficié du partage de la quête de l’Épiphanie faite dans tous les diocèses de France. Cette quête est gérée et distribuée par l’associatio­n Aide aux Églises d’Afrique.

Quête de l’Épiphanie.

Newspapers in French

Newspapers from France