Les difficultés du monde agricole
Depuis la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie, des matières premières, de l’alimentation animale, des engrais, des emballages et du transport, du matériel agricole et des semences, fragilise la rémunération de nos exploitants.
Sans compter le changement climatique, le gel, la grêle, la canicule (vignes et vergers), les inondations dans le nord ou dans la Charente (fermes en péril). L’inflation, le manque de main-d’oeuvre, chauffer les bâtiments : les couvoirs, les serres des légumes, augmentent considérablement le prix de revient. Les insectes ravageurs (interdiction de produits phyto-sanitaires), ou de nouvelles maladies (bovines, aviaires) précarisent les situations d’un bon nombre de paysans d’où le chiffre dramatique de 2 suicides par jour !
Par ailleurs, les producteurs malgré les différentes lois Egalim subissent la pression des industriels de l’agroalimentaire, des intermédiaires, le transport et la distribution avec des hausses disproportionnées qui ne respectent pas les coûts de production et de plus court-circuitent la loi en pratiquant avec des centrales européennes hors du pays.
Le nombre d’agriculteurs diminue, alors que la surface agricole augmente, on leur demande toujours plus en les payant moins ! Ils étaient 1,6 million en 1982, contre 400 000 en 2019. Les agriculteurs gagnent en moyenne 1390 € net par mois, mais près de 20 % d’entre eux déclarent un revenu nul ou déficitaire (INSEE). Leurs retraites liées à leurs revenus sont de fait très basses. De plus, les agriculteurs sont confrontés à des risques financiers importants, et sont souvent surendettés. En 20 ans, la France est passée du 2e rang au 5e rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles.
Bien que la France ne puissent vivre en vase clos, nul besoin d’importer de la viande des Amériques ou d’Australie. Un poulet sur deux, et 56 % de la viande ovine consommée en France sont importés, 28 % de la consommation de légumes et 71 % de la consommation de fruits sont importés (medias. vie-publique). Les éleveurs et producteurs s’insurgent contre une mise en concurrence déloyale, les demandes sont multiples.
Les réponses apportées par M. Attal, ne sont pas suffisantes. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, menace de boycotter le Salon de l’agriculture. Un blocage de toutes les autoroutes aux abords des grandes villes est prévu. Des paysans des pays voisins manifestent aussi leur mécontentement. Le niveau de vie des pays européens est loin d’être nivelé, les coûts de main-d’oeuvre et de production sont très différents. Il faut les protéger sans bloquer tous les échanges. Or, cela semble antinomique avec les différents traités que la Communauté européenne veut signer. Dans une économie de libre marché, la variable économique semble bien être la production ! Il faut réguler le commerce européen, se protéger de l’international, si nous voulons garder notre agriculture viable avec des aliments acceptables mis en concurrence loyale.