Mon garagiste va-t-il fermer ?
LA RÉPONSE DE JEAN- MARIE BREULEUX*
« À l’heure du tout électrique, que deviendront nos garagistes ? En effet, la croissance du parc automobile vers le tout électrique n’est pas sans conséquence dans nos régions. Normes, outillage, formation, de ces garages de proximités si utiles, risquent de ne pas survivre à cela.
Pour réparer votre voiture électrique truffée d’informatique, le garagiste de quartier ne pourra que rarement suivre l’évolution, sauf à investir lourdement en matériels et formations. Comment amortir le montant des investissements au vu du parc automobile roulant de son secteur ?
Les normes, habilitations, pour réparer des véhicules électriques, imposent des formations lourdes, des matériels de diagnostics pointus. Ajouté à cela que chaque marque a son propre système informatique, on comprend bien la difficulté pour notre garagiste local.
Serons-nous sauvés par la fiabilité de ses automobiles, rien n’est moins sûr ? Même si un moteur éclectique est plus simple qu’un moteur thermique, il n’en est pas de même des périphériques.
En moyenne, les problèmes signalés avec les véhicules électriques sont 79% plus nombreux qu’avec les véhicules thermiques. (auto web).
La technologie étant récente, il n’est pas si simple de trouver dans un petit garage un technicien formé aux interventions électroniques. Sur une électrique, il peut y avoir des bugs à répétition, problème de batterie 12 volts, système de récupération de freinage… sauf à avoir un technicien formé, la remise en état peut être plus difficile qu’avec un véhicule thermique.
En revanche, les batteries ont une durée de vie limitée, les composants électroniques sont sensibles aux pannes. L’exemple de Mr, H Von Gemmingen possesseur d’un véhicule hybride pour parcourir 1 600 000 km a utilisé pour cela 9 moteurs et 3 batteries (l’argus).
En tout état de cause, notre garagiste local, si utile au quotidien, risque-t-il de disparaitre dans cette évolution de la mobilité ; espérons qu’il n’en soit rien, pour notre ruralité. »