La Vie Querçynoise

Apprendre à réaliser le piégeage de ces prédateurs

Ce vendredi 26 janvier Louis Martin-Garrin, apiculteur amateur, a fait part de son expérience auprès des abeilles et de leur plus féroce prédateur, le frelon asiatique.

-

Le frelon asiatique, à peine présent dans notre commune, il y a cinq à six ans s’est plu chez nous au point qu’il a fallu détruire jusqu’à dix nids cette année. Un nid en forme de goutte peut atteindre les 90 cm pour les plus gros et abriter de 12 000 à 15 000 individus. Il peut être visible dans les arbres ou les haies.

Pourquoi détruire ces insectes ? Tout simplement ce sont les prédateurs des abeilles. Cellesci leur apportent le sucre et les protéines dont ils ont besoin. S’ils attaquent plutôt en octobre c’est parce que les pourvoyeur­s de sucre ou protéines se font plus rares (les fruits ont été cueillis par exemple) et s’ils s’attaquent à l’homme c’est que nous sommes une belle source de protéines.

En novembre-décembre, les ouvrières meurent et restent les fondatrice­s (soit 300 à 500 frelons) qui sont de potentiell­es reines. La températur­e s’abaissant elles vont s’abriter en terre, sous un toit ou à l’abri d’un volet par exemple attendant que la températur­e extérieure remonte à 13°. Alors, par groupes de 2, 3 ou 4 elles vont commencer à bâtir un nid primaire de petite taille qui passe souvent inaperçu. Cela dès la mi-février jusqu’à la mi- avril. Seule une reine reste après avoir tué les plus faibles. Et là sera construit le nid secondaire, celui qui nous permet de les repérer en hiver lorsque le feuillage des arbres tombe. On comprend donc la nécessité de se débarrasse­r de ces insectes.

De mi-février à miavril période favorable pour le piégeage

La période la plus favorable pour le piégeage est de mi-février à mi- avril lorsque les fondatrice­s commencent à bâtir les nids primaires. Ils suffit de disposer des pièges dans un rayon de 15 à 60 mètres d’un nid secondaire repéré pendant l’hiver. Celui-ci aura été déserté mais se trouve sur un lieu de passage des insectes. En disposant un piège pour 300m2 de terrain on a une chance d’en piéger un bon nombre. Louis Martin-Garrin insiste sur le fait de réaliser un piégeage collectif. En effet, les frelons ignorent la notion de propriété des humains. Un piège disposé chez Pierre n’empêchera pas les frelons de s’installer chez le voisin Paul.

Le piège est simple à réaliser avec une bouteille en plastique coupée au 2/3 de sa hauteur, le goulot étant inversé dans la partie inférieure. Et pour les attirer il suffit de 15 cl de bière brune additionné­e de 10cl de vin blanc et d’une dose de sirop de grenadine ou de fraise.

Ce piégeage a le mérite de ne pas détruire la biodiversi­té comme c’est le cas lorsque les profession­nels injectent un produit très toxique dans le nid. Ce dernier dès qu’il est déserté est une source précieuse de nourriture pour les oiseaux, mais at-on toujours le choix ?

S’il faut retenir une seule chose c’est que c’est dès la mifévrier qu’il faut agir pour éliminer ce prédateur des abeilles de plus en plus envahissan­t. Sans compter qu’une piqûre peut être douloureus­e voire dangereuse comme cela s’est produit dans notre village.

Si on doit avoir recours à la destructio­n d’un nid par un profesionn­el, Alexandre Barrouilhe­t, maire de Floirac, annonce que, par décision du conseil municipal, la commune prendra en charge 50 % de la dépense.

Un atelier de fabricatio­n de ces pièges est d’ores et déjà mis en place avec les enfants pour les élaborer puis les disposer aux alentours des fruitiers plantés par la commune.

• Alix de VENDEUVRE

Newspapers in French

Newspapers from France