La Vie Querçynoise

« Le marché revient dans la normale »

Henry Tamalet travaille à l’agence Human Immobilier à Figeac.

- • Marc LOUISON

« Après le Covid, on a connu trois années à plein régime. Les années 2020, 2021 et 2022 ont été hyper prospères. On était sur une super dynamique. Les prix ont augmenté. En 2023, on est revenu sur un marché immobilier dans la normale. Je me souviens que les années 2013, 2014, 2015, avec beaucoup de biens et peu d’acheteurs, étaient plus difficiles.

Même si 2023 a été une très bonne année pour l’agence, ça a été plus compliqué au niveau des taux bancaires, qui ont flambé d’un coup. Ce n’est jamais bon. Fin 2023, la capacité d’emprunt des acheteurs a baissé.

On a perdu la clientèle des jeunes, qui n’a pas beaucoup d’apport, et dont la capacité d’épargne est plus limitée. Cette clientèle est vouée à rester un peu plus en location. Pour une maison à 120 000 euros, il faut rembourser 1 200 euros par mois. Vu la moyenne des salaires dans le Lot et pour respecter les 33 % de taux d’endettemen­t maximum, ça bloque plus vite.

On a aussi perdu une partie de la clientèle des investisse­urs. Ces dernières années, on a vu arriver une clientèle de personnes âgées qui venaient investir dans la pierre. Les taux étaient tellement bas.

La clientèle locale, notamment les personnes en capacité de faire eux-mêmes certains travaux, est présente pour les biens entre 80 000 et 150 000 euros, qui nécessiten­t des travaux. Ces acheteurs peuvent bénéficier d’un prêt à taux zéro sur une partie des travaux, ça les aide.

Il y a toujours les jeunes retraités qui arrivent du sud-est (Var, Bouches du Rhône…), de la région parisienne, de Bordeaux et de Normandie, qui ont le cash pour acheter des biens entre 250 000 et 300 000 euros. Ils ont vendu leurs biens à 400 ou 500 000 euros. Ils ont un pouvoir d’achat élevé et ne sont pas à 20 ou 30 000 euros près. Ils viennent chercher la qualité de vie.

On a passé une période un peu compliquée de mi 2023 à aujourd’hui. Les taux ont un peu rebaissé. En début d’année, les banques ont des objectifs. Ça se détend un peu.

À Figeac, grâce à l’aéronautiq­ue, nous avons quand même de bons profils qui arrivent.

« Des ventes plus longues »

Ce qui est difficile, c’est la négociatio­n des prix. Les ventes sont plus longues, le temps de réadapter les prix au marché. Les acheteurs de l’extérieur arrivés après le Covid ont fait augmenter les prix. Les vendeurs ne sont pas objectifs sur le prix de leurs biens. Ils ont du mal à nous écouter en termes de prix. Le temps nous donne raison. Par exemple, nous venons de vendre un bien à 212 000 euros, mis en vente à 260 000 euros, après un an et 5 mois et trois baisses de prix. Quand les ventes sont plus longues, il y a forcément une baisse de prix qui s’établit. Nous faisons un point de commercial­isation tous les mois avec nos clients pour réadapter la stratégie.

Nous sommes toujours confrontés à un manque de biens en vente. Nous avons vécu trois grosses années, avec beaucoup de ventes. Certains ont profité de cette période faste pour vendre. Tout ce qui a été vendu n’est plus à vendre…

Le DPE, Diagnostic de Performanc­e énergétiqu­e, a un impact sur les ventes. C’est nouveau. Les acheteurs regardent le coût du chauffage et la classifica­tion du bien. Une maison avec une chaudière au fioul, même si elle n’a que 5 ans, aura moins de valeur. Il y a une décote des biens mal classifiés. »

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