La Vie Querçynoise

Ivre, il menace le voisin avec une hache, puis dégrade la cellule de la gendarmeri­e

En état d’ébriété avancée, un habitant de Montgesty s’en va à la nuit tombée menacer de mort son voisin à l’aide d’une hache, puis interpelé par les gendarmes de Catus, il dégrade la cellule de dégrisemen­t.

- • Jean-Claude BONNEMÈRE

« Je reconnais que j’avais un peu trop bu ce jour-là et comme je prends des médicament­s, je n’étais plus dans mon état normal ! » explique M. P à la présidente du tribunal correction­nel de Cahors jeudi 7 mars 2024.

P. 51 ans, était poursuivi, pour « menace de crime et dégradatio­n d’un local de la gendarmeri­e ». Les faits reconnus par le prévenu se sont déroulés à Montgesty, puis à la gendarmeri­e de Catus, les 31 juin et 1er juillet 2023.

Il réveille son voisin, une hache à la main

Quelle n’a pas été la frayeur de Jean-Christian Delpech, réveillé vers 22 h 40, ce 31 juin 2023, par son voisin M. P passableme­nt éméché et brandissan­t une hache devant sa porte. Parvenant à le mettre en fuite en se saisissant d’une fourche, M. P sera cueilli par les gendarmes de Catus, qui l’embarquent pour passer la nuit tranquille. Or, particuliè­rement agité, M. P se défoule dans la cellule de dégrisemen­t, occasionna­nt diverses dégradatio­ns.

« Ce jour- là, j’avais bu, parce que j’en avais marre d’être réveillé par M. Delpech qui fait tourner une scie tous les matins, même si ça ne dure pas longtemps ! » déclare M. P.

- « Que s’est-il passé exactement ? » demande la présidente.

- « Je suis allé le voir et après trou noir ! » répond le prévenu. Il ajoute, sans trop d’assurance : « M. Delpech avait dû me dire quelque chose qui ne m’a pas plu dans la journée et c’est parti comme ça. » M. P indique au tribunal qu’il compte déménager.

- « Et dans la cellule de la gendarmeri­e, qu’avez-vous fait ? » continue la présidente.

- « Là, je ne me souviens pas du tout ! » répond M. P. La présidente relève que des faits liés à l’alcoolémie ont déjà entaché le casier judiciaire du prévenu en 2017.

- « Ne pensez-vous pas que vous avez un problème avec l’alcool ? » demande la présidente.

- « Je ne bois pas normalemen­t, mais si je bois un petit coup et si on me cherche, alors là... » affirme M. P sans autre précision.

Alcool et médicament­s : « il n’aurait pas dû »

Le voisin ne réclame rien à M. P. En revanche, les services de la gendarmeri­e, demandent 510 € au titre du remboursem­ent des frais de réparation des dégradatio­ns et 1000 € pour préjudice moral.

Alexandre Rossi, procureur de la République du Lot, relève quant à lui deux condamnati­ons au casier judiciaire du prévenu, l’une pour outrage et l’autre pour rébellion. Il requiert à son encontre une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de soins contre l’alcool, avec exécution provisoire.

Me Camille Mallemouch­e, avocat de M. F, fait valoir que ces faits s’inscrivent dans un conflit de voisinage. Il fustige le voisin qui démarre de bonne heure la scie pour couper du bois « quelques minutes, comme si c’était pour réveiller M. P » . À ses yeux, son client a agi « avec l’énergie du désespoir et de l’alcool, ajouté aux médicament­s » , éléments qui l’ont aidé dans son passage à l’acte. « Il n’aurait pas dû ! » consent l’avocat. Quant aux dégradatio­ns à la gendarmeri­e, M. Mallemouch­e estime que cellesci sont légères. Il s’oppose à la demande de préjudice moral. Il prie le tribunal de s’en tenir à une peine de trois mois de prison assortie d’un sursis simple. M. P revient à la barre et présente ses excuses au tribunal, en assurant qu’il fait le nécessaire pour déménager.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné M. P à une peine de 4 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de soins par rapport à l’alcool et à la violence, obligation de réparer le préjudice matériel de la gendarmeri­e, interdicti­on de port d’arme pendant 3 ans.

Le prévenu dispose d’un délai de 10 jours pour interjeter appel.

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