Une marche contre les projets de ski TRIBUNE LIBRE. nautique à Caïx et de golf à Albas

Le collectif « L’Appel de la forêt » organise une marche contre ces deux projets le dimanche 24 mars.

En quelques mois, nous avons appris l’existence de deux projets touristiques d’une ampleur inédite dans le Lot : la création d’un golf à Albas et l’extension de la base nautique de Caïx, à Luzech.

Ceux-ci ne répondent ni à un souhait ni à un besoin de la population locale. Tous deux émanent d’un entrepreneur multimillionnaire, M. Édouard Carle, qui ne semble plus trop savoir quoi faire de sa fortune. Pour faire face à ces projets écocertifiés irresponsables et anachroniques, le collectif lotois L’Appel de la forêt organise une marche le dimanche 24 mars entre Caïx et Albas. Le départ aura lieu de la base nautique de Caïx à 9 h 15. Le parcours est relativement facile et deux heures de marche suffiront pour parvenir à Albas ; un pique-nique est prévu à la plage du Circofoul (lieu-dit de la commune d’Albas) et des véhicules pourront raccompagner au point de départ les personnes en ayant besoin.

L’opacité, la démesure et l’accaparement territorial des projets de M. Carle ont déjà été révélés par le passé. Nous allons donc plutôt insister sur les nuisances environnementales et les incidences sur la vie des Lotois que le développement du tourisme dans notre département engendre.

Quand le tourisme génère de graves nuisances environnementales...

- Golf d’Albas : accaparement et épuisement de l’eau : un golf 18 trous nécessite 50 000 m3 d’eau/an, soit la consommation annuelle de 130 personnes (le quart du nombre d’habitants d’Albas) ; pollution : l’entretien d’un green entraîne l’utilisation de produits toxiques qui s’infiltrent dans les sols et les cours d’eau.

- Base nautique de Caïx : transformation d’une base nautique familiale en un « aqualand » lotois destiné à accueillir au moins 500 personnes par jour en période estivale : création d’un téléski de 470m de long et bien d’autres infrastructures ; nuisances auditives : travaux, circulation, bateaux à moteur, téléski, et autres activités ; nuisances visuelles : taille des infrastructures ; environnementales : aménagements dommageables à la faune et la flore des berges et de la rivière ; pollution : gaz d’échappement, déchets...

Quand le tourisme prend en otage le territoire

Dans la vallée du Lot, où l’économie dépend en partie d’un monde viticole en difficulté, quelle est donc la solution proposée par certains élus ? S’en remettre à une autre monoculture, celle du tourisme et c’est encore faire le choix d’une économie dépendante et d’une grande fragilité. Une saison pluvieuse, un été caniculaire, une pandémie et c’est toute la vallée qui tangue. Si les élus mettent en avant la « manne » financière du tourisme, ils passent sous silence son coût pour la communauté : projets touristiques très largement subventionnés, travaux et entretien de la voirie et de la voie verte, ramassage et recyclage des ordures, consommation d’eau, etc. Plutôt que de développer une économie nuisible pour nos terroirs et dépendante de l’extérieur, pourquoi ne pas développer des territoires vivants à l’année et dont les activités sociales, agricoles, culturelles et économiques seraient pensées par et pour les locaux ?

Quand le tourisme entrave la vie des habitants

Alors que ces projets touristiques sont soutenus par la CCVLV, et que certains élus ne jurent que par le développement du tourisme, qu’en est-il de la situation touristique de ce territoire ? Le taux de fonction touristique ( nombre de lits touristiques pour 100 habitants) est un indicateur de pression touristique qui permet de quantifier la multiplication théorique de la population en période d’afflux touristique. La moyenne nationale est de 32 %, celle du département du Lot est de 134 %. Dans la CCVLV le taux est de 183 %, ce qui signifie qu’il y a 183 lits touristiques pour 100 habitants. N’est-ce pas une pression touristique considérable, qui soulève déjà bien des questions, entre autres, sur l’accès au logement des locaux et résidents à l’année, la gestion des eaux usées et des déchets, les consommations d’électricité et d’eau et l’artificialisation des sols ?

Alors que le taux d’occupation dans l’hôtellerie en 2023 dans le Lot nous prouve que l’offre hôtelière lotoise répond largement à la demande, certains souhaitent encore la développer. Il est à se demander si ces élus ont bien compris leur mission : en premier lieu, représenter les populations qui vivent à l’année dans le Lot. Le nombre effarant de résidences secondaires dans la CCVLV vient confirmer la dépendance économique du territoire envers les vacanciers. Alors que bon nombre de Lotois connaissent des difficultés pour trouver un logement, un nombre incalculable de maisons secondaires et de gîtes transforment nos bourgs en villages fantômes 9 mois dans l’année. Et puisque le Lot est l’un des départements les plus vieux de France, il est tout à fait absurde de chercher à attirer le touriste plutôt que d’accueillir le néo-Lotois.

Pour toutes ses raisons, venez nombrez vous opposer à ces projets et marcher pour la rivière, le dimanche 24 mars ! • Communiqué du collectif

« L’Appel de la forêt »

Dans le cadre du Plan Régional Santé Travail, les CCI d’Occitanie se mobilisent, aux côtés de la DREETS Occitanie (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), pour sensibiliser et accompagner les employeurs de toute la région avec l’organisation de matinales d’information dans tous les départements.

C’est dans ce cadre que la CCI du Lot accueille le « VSST* Tour » dans ses locaux à Cambes le vendredi 15 mars, sous la forme d’ateliers pratiques de 3 heures pour outiller les entreprises (9 h 30 -12 h avec un buffet) : prise de conscience sur les VSST (définition, chiffres clés, contexte entreprise), mise en situation et questions (exemples avec des quiz suivis d’échanges), repérer les VSST (mise en situation à partir de vidéo suivie d’échanges), la prévention et l’action (agir en amont, formation, prise en charge), exemple de méthodologie pour votre entreprise, présentation des outils (fiches, préventomètre, DUERP...) et acteurs ressources.

La participation est gratuite, seules les inscriptions sont obligatoires sur le site https://www. lot.cci.fr/ (rubrique Agenda).

* Violences sexistes et sexuelles au travail