Comment est fixée la date de Pâques
Cette semaine, une partie significative d’entre nous vit au rythme d’une Semaine sainte, soit la commémoration de la Passion du Christ, de l’entrée à Jérusalem à la mise à mort sur la croix. Avant que puisse survenir la Résurrection. Ces périodes d’intenses réflexions individuelles et mises en commun sont, assurément, plus que jamais nécessaires quand les événements du monde bousculent notre quotidien et provoquent de l’incompréhension, de la peur, de la tristesse. Afin de remédier à ces sentiments et accompagner la réflexion, nous avons déjà parcouru l’histoire des pratiques religieuses avant l’expansion du Christianisme, première religion universelle, ces deux mille et quelques dernières années. Nous avons pu ainsi constater que cette religion avait intégré des éléments de croyances plus anciennes et que la nature notamment a continué à jouer un rôle, ne serait-ce que par le respect d’un calendrier, soit solaire (les fêtes de fin d’année, Noël et 1er de l’an), soit lunaire. La date de Pâques est donc fixée au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril. Afin de corser un peu les choses néanmoins, sachons qu’il ne s’agit pas d’une lune scientifiquement observée, mais d’une lune ecclésiastique, la date étant basée sur le cycle de Méton, dix-neuf années, ce qui oblige à de savants calculs (à noter que le judaïsme suit également un calendrier luni-solaire et que l’Islam est basé sur un calendrier lunaire). À ces éléments naturels s’est forcément ajoutée l’audace humaine, terme utilisé par le préhistorien Marcel Otte, c’est-à-dire l’abstraction et la farouche volonté de mieux comprendre le monde et d’agir sur sa marche. Dans ces conditions, dès la préhistoire du Paléolithique supérieur (vers -40000) apparaissent le chamanisme avec des pratiques agissant sur les événements, la chasse en particulier, les cultes de la Déesse qui auraient été à la fois pacifistes et égalitaires tandis que les religions dites polythéistes ont recherché la protection des divinités en construisant des dolmens, temples, statues… Nous retrouvons là des caractères que les pratiques du christianisme ont su développer avec beaucoup de force et d’imagination, tant dans le domaine de la pensée – la prière – que d’autres aspects plus matériels avec la construction de nombreux édifices, églises et autres. Dans ces conditions (l’action des Hommes, les relations avec un au-delà), et au regard de l’apport majeur des écrits qu’est la Bible, en particulier les quatre Évangiles, pour notre connaissance, Pâques est devenu une fête essentielle du calendrier liturgique chrétien et, par conséquent, des productions artistiques développées, surtout à partir des récits de la Cène et de la mise en croix de Jésus.
Si ces temps sont importants pour les croyants et même pour tous, car c’est aussi l’occasion de fêtes familiales et amicales, il faut souhaiter que les réflexions de chacun dans cette période nous entraînent vers davantage de compréhension et moins de violence. Pour cela, sans oublier nos propres tourments, nous nous tournerons notamment vers l’Europe de l’Est et vers le Proche-Orient où des populations civiles, des sociétés entières, souffrent au quotidien.