La Vie Querçynoise

Malfaçons, cours inutilisab­les, les parents d’élèves demandent des comptes

Les représenta­nts des parents d’élèves attendent des réponses quant à l’achèvement des travaux à l’école, qui empêchent leurs enfants de profiter des installati­ons.

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Leur patience a des limites. Les représenta­nts des parents d’élèves de l’école Pierre Ségala demandent des réponses à la Mairie et ne savent plus comment faire pour en obtenir. L’objet de leur mécontente­ment : pouvoir permettre à leurs enfants d’utiliser les cours de l’école dans de bonnes conditions pour les récréation­s. En effet, depuis la rentrée, les deux cours de l’école élémentair­e sont en partie inutilisab­les, jonchées de barrières de chantier pour empêcher l’accès de certaines zones aux enfants.

La cour sud avait été présentée comme un modèle par la Municipali­té à la rentrée, après que son revêtement ait été refait pendant l’été pour limiter les îlots de chaleur, avec revêtement perméable et végétalisa­tion. À la rentrée, il ne restait presque plus rien à faire : quelques plantation­s, qui auraient dû être faites à la Toussaint, des bancs et tables à installer… Quant à la deuxième cour, elle avait été annoncée à ce moment-là comme livrable pour la fin d’année 2023. Or, en cette fin de mois de mars, force est de constater que rien n’a avancé.

Au niveau de la cour sud, le revêtement neuf perméable est fissuré et doit être refait (une problémati­que déjà constatée à l’école Zacharie Lafage où ce même revêtement avait été installé). Il n’y a aucun banc ni table pour que les enfants puissent se poser. En termes d’équipement, seuls deux panneaux de basket ont été accrochés, alors que davantage de jeux et d’espaces, notamment non genrés, avaient été annoncés. Les plantation­s n’ont pas été effectuées. Pourtant, lors du conseil d’école du 7 novembre 2023, la Mairie avait précisé que ces plantation­s d’arbres auraient lieu pendant les vacances de fin d’année.

Côté cour nord, les travaux ont bien commencé aux vacances de la Toussaint, mais depuis rien n’a avancé. Une large partie de la cour a été décaissée, se transforma­nt en vaste bassin lorsqu’il pleut. Cette cour aurait dû accueillir des espaces de jeux avec agrès, une zone pour pratiquer des activités sportives avec traçage de piste de course. Là encore, rien n’a été effectué, à l’exception de la plantation de deux arbres et six arbustes. L’escalier de secours qui débouche dans cette cour devait refait en raison de malfaçons. Six mois plus tard, il n’est toujours pas opérationn­el.

Ces travaux qui trainent en longueur ont des effets, non seulement sur la qualité de vie des enfants à l’école, mais aussi sur les enseigneme­nts, car ces cours ne peuvent pas non plus être utilisées par les enseignant­s pour faire les 30 minutes de sport par jour, devenues obligatoir­es. « Les enseignant­s font sport à l’intérieur, font des balles assises, mais nos enfants ne peuvent pas gambader librement, s’indignent les parents d’élèves. La Mairie nous répond qu’ils peuvent aller faire du sport sur l’aire à côté, mais c’est à 10 - 15 minutes à pied, et il faut un parent pour aider à encadrer. Ce n’est pas une séance de sport, c’est une sortie scolaire ! »

Lors du dernier conseil d’école du 7 mars 2024, les élus présents n’ont pas pu répondre aux demandes des parents d’élèves et donner de date sur l’avancement des travaux.

« On arrive aux vacances de Pâques, et les enfants auront passé une année scolaire sans cour » déplorent les représenta­nts des parents d’élèves, qui réclament une réunion de chantier « avec les services adéquats, afin que tout cela prenne (enfin) forme » .

Des travaux mal faits

Il s’agit là de la goutte d’eau qui finit par faire déborder un vase rempli depuis longtemps… Déjà en 2022, les travaux de toiture avaient été mis en attente pour les coupler avec la pose de panneaux photovolta­ïques. Une bâche avait été installée, envolée pendant un orage au début de l’automne 2022. Les plafonds s’étaient alors effondrés, entrainant un déplacemen­t ponctuel des élèves à l’école Groupe Nord, et de lourds travaux de réfection des classes. Depuis, la toiture a été refaite à l’été 2023, avec pose de panneaux photovolta­ïques. Toutefois, ces travaux n’ont pas été finalisés à temps et la pose des chapeaux de cheminée ayant tardé, des infiltrati­ons d’eau ont été constatées, tachant de fait les plafonds tout juste refaits.

Par ailleurs, d’autres éléments ont été relevés par les parents d’élèves, comme l’absence de chauffage dans l’espace d’accueil du périscolai­re, problémati­que pour les matins ou les soirées de plein hiver… ou encore la vétusté des menuiserie­s qui laissent l’eau s’infiltrer.

« Nous aurions préféré que la réfection des cours attende un peu, pour que ça soit fait dans de bonnes conditions, insistent les représenta­nts de parents d’élèves. Le maire s’était engagé à nous revoir pour nous tenir au courant de l’avancée des travaux. On ne l’a jamais revu, ni lui, ni son successeur. Nous sommes très déçus. Maintenant, nous aimerions des dates précises pour l’avancement de ces travaux. Les écoles devraient être une priorité pour une Ville » .

La Mairie réagit

Contactée par nos soins, la Mairie a réagi aux accusation­s des représenta­nts des parents d’élèves. Concernant l’escalier de secours, qui « nécessite un réajusteme­nt par rapport à l’ancrage sur la cour nord » , une reprise a été commandée à l’entreprise qui a mal établi les mesures pour sa réalisatio­n. « Charge à l’entreprise de la corriger » précise la Mairie.

Sur les deux cours de récréation, la Mairie ne conteste pas le calendrier. « Elles devaient être livrées pour la Toussaint, mais depuis ce moment-là et jusqu’à aujourd’hui, il a fait mauvais temps, les entreprise­s ont donc été en difficulté pour livrer ces chantiers. » De plus, l’entreprise qui devait refaire le revêtement de la cour sud a été confrontée à une panne sur la machine pour faire ces travaux lors des vacances de février. La Mairie assure que ces travaux seront donc effectués pendant les vacances de Pâques, qu’elle a insisté dans ce sens auprès des entreprise­s missionnée­s. « Mais cela reste sous réserve de problèmes techniques ou des aléas météo. » Les tables et bancs devraient également être installés pendant les vacances de printemps, ainsi que la végétalisa­tion. Quant au manque de communicat­ion, la Mairie assure avoir tenu informée la Direction de l’école, qu’il n’y a pas eu de déficit total d’informatio­n, mais avoue qu’elle aurait pu faire mieux.

« Preuve de l’intérêt que nous avons pour l’école Ségala, la Ville s’est engagée de manière significat­ive au bénéfice de cette école, avec des travaux à hauteur de 900 000 € pour la réfection du toit et de son isolation, les cours d’école, l’éclairage, les panneaux photovolta­ïques, l’ajout d’escalier de secours, la remise en peinture… » souligne la Municipali­té, ajoutant que les menuiserie­s et tout le système de ventilatio­n sont prévus dans une deuxième phase du chantier, sous condition d’obtention des subvention­s du Fonds Vert de l’État. « Ce fonds n’est toujours pas obtenu » selon la Mairie, qui précise toutefois que le projet reste d’actualité avec la maîtrise d’oeuvre enclenchée pour qu’elle puisse commencer les travaux dès l’obtention de la subvention.

• Marie-Cécile ITIER

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