La Vie Querçynoise

Souvenir et hommage !

Ce 19 mars 2024 on célébrait à Cazals la journée du souvenir et du recueillem­ent à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie en présence du maire Laurent Alazard et de son premier adjoint Philippe Rigal, de Mireille Figeac prési

- Luc Gétreau

Comme l’a précisé Patricia Mirallès, actuelle secrétaire d’État auprès du ministre des armées et en charge des anciens combattant­s et de la mémoire, dans un discours lu par le maire de Cazals :

– Cette journée est celle d’une génération toute entière, de ces 26 000 morts qui ont donné leur vie pour la France, de ces 1 750 000 appelés et engagés qui ont donné un morceau de leur jeunesse à la Nation. Nous réunir aujourd’hui, c’est aussi faire écho aux inquiétude­s, à l’angoisse ou à l’amertume de ceux qui comprenaie­nt qu’un cessez-le-feu ouvre toujours une transition, et que celle-ci prendrait fin avec la vie telle qu’ils l’avaient connue jusqu’alors.

Pour un million et demi de français d’Algérie, les PiedsNoirs, les Accords d’Évian du 19 mars 1962 apporteron­t un cessez-le feu qui ne réglera rien. Au contraire, après la radicalisa­tion de l’OAS, ils subiront l’exil en métropole, la valise ou le cercueil. Patricia Mirallès précise :

–Cette journée fait aussi écho aux cris des Harkis, que les représaill­es allaient lacérer ou, pour ceux qui réussirent à rejoindre la métropole, qui allaient faire l’expérience cuisante de l’injustice et de l’oubli.

50 000 de ces Harkis ont été abandonnés à la vengeance des vainqueurs par l’armée française dont ils avaient été les supplétifs pendant huit ans et 50 000 autres, ramenés en France par leurs chefs qui désobéiren­t en cela aux ordres, furent ensuite parqués avec femmes et enfants dans des hameaux forestiers, loin des bourgs et traités pendant plus de vingt ans comme des indiens de la République. Quant à la rhétorique Gaullienne, elle nia les atrocités d’une guerre postcoloni­ale en parlant des événements d’Algérie et de la pacificati­on. Mais cette guerre occasionna un traumatism­e durable pour tous les appelés et coûta jusqu’à 20% du budget de la Nation. Aujourd’hui le travail des historiens a permis de dépasser la guerre des mémoires et la mauvaise conscience collective longtemps attachée à cette sombre page de l’histoire de France. Mais se souvenir reste important, car comment construire un avenir commun si on oublie le passé ?

• Luc GÉTREAU

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