Au lendemain de l’incendie d’une voiture de police en marge de la manif interdite contre les violences policières, Manuel Valls a réclamé des sanctions implacables…
Les images ont de quoi choquer. Dans leur violence et leur paradoxe. Elles montrent plusieurs jeunes, au visage masqué, se jeter sur une voiture de police avec deux agents à son bord. L’un d’entre eux parvient à casser le carreau côté conducteur, un autre enfonce son bras pour frapper le policier. Un 3e balance, par la lunette arrière, un fumigène. Les deux membres des forces de l’ordre sont contraints de sortir avant que l’auto ne s’enflamme, le conducteur étant immédiatement frappé à coups de barre de fer.
« Des interpellations ont eu lieu »
Cette scène s’est déroulée mercredi 18 mai, en milieu de journée, quai de Valmy à Paris, en marge d’une manifestation interdite contre les… violences policières ! Ce rassemblement avait pour but de dénoncer une autre manifestation, organisée cette fois par les syndicats de policiers qui ne supportent plus cette « haine antiflic » .
Face à une telle escalade de violence, Manuel Valls s’est exprimé, dès le jeudi matin, sur l’antenne de RTL. Pour le Premier ministre, qui a fermement dénoncé ceux qui veulent se payer un flic, tuer un policier, « les sanctions doivent être implacables, l’enquête vient de commencer, les interpellations ont eu lieu » .
La veille, alors que le parquet de Paris ouvrait une enquête pour tentative d’homicide volontaire, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, annonçait quatre interpellations. Une cinquième personne aurait également été placée en garde à vue.
Les deux agents agressés appartiennent à la compagnie du périphérique de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). L’adjoint de sécurité a été conduit à l’hôpital pour des examens complémentaires et la gardienne de la paix était en état de choc, selon plusieurs témoins de la scène.
Le lapsus de François Hollande
Cette montée de violence, sur fond de rejet de la loi Travail, n’a pas dissuadé les opposants de manifester à nouveau, jeudi. De nouveaux heurts ont éclaté ici et là en France. Des casseurs en ont même proité pour s’en prendre, entre autres, à des agences bancaires. De quoi faire oublier le lapsus de François Hollande ?
Mardi 17 mai, sur Europe 1, le chef de l’Etat avait effectivement quasiment annoncé sa candidature à sa succession. Celui qui indique depuis des semaines qu’il fera connaître sa décision en décembre a lâché « si je ne suis pas, euh… si la gauche n’est pas reconduite, ça sera la droite qui l’emportera » .
De là à en déduire qu’il se présentera pour briguer un second mandat présidentiel, il y a un pas que tous les spécialistes politiques ont allègrement franchi.
Police : les Français ont confiance
Et dans le même temps, les Français rêvent d’un climat apaisé, d’une météo printanière pour oublier un hiver très douloureux. Et contrairement à ce que montrent les images de ces derniers jours, les Français sont 82 % à avoir une bonne opinion des policiers, contre 65 % en octobre 2014 (avant les attentats de Charlie Hebdo et ceux de Paris et Saint-Denis). C’est ce qu’il ressort d’un sondage réalisé par Odoxa pour Le Parisien-Aujourd’hui en France*. 91 % comprennent même leur rasle-bol et leur fatigue physique et morale. La vidéo de l’agression des deux agents qui circule en boucle sur les réseaux sociaux pourrait bien renforcer ce sentiment en faveur des forces de l’ordre… « J’ai embrassé un flic » , clame désormais Renaud.
*Sondage réalisé le 17 mai 2016 auprès d’un échantillon de 932 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
APEI-Actualités