Vestiges : Le scénario se précise pour Saint-Géraud
Après moult péripéties, l’îlot Saint-Géraud se dirige peu à peu vers une restructuration complète. Un projet de vie, qui préfigure la nouvelle politique d’urbanisme aurillacoise, avec les projets des îlots Gerbert et Frères Charmes. Jeudi 19 mai,une réunion publique au centre des congrès d’Aurillac a permis de découvrir le futur de Saint-Géraud, site historique sur lequel les premiers travaux devraient débuter en 2018.
Dorénavant inscrits au patrimoine historique, les vestiges de Saint-Géraud vont bientôt livrer leurs derniers secrets tout en s’inscrivant dans une nouvelle démarche urbaine. Un grand projet pour la ville d’Aurillac, qui va lancer dans les années à venir de nombreux chantiers pour revaloriser son centre-ville et venir lui donner un coup de fouet, très attendu. L’îlot Saint-Géraud, risque d’être le plus gros chantier sur les trois en cours d’études (en plus de l’îlot Gerbert, avec l’habitat participatif et l’îlot des Frères Charmes).
Valoriser le patrimoine
Cette entreprise de longue haleine, va permettre à la fois de continuer les fouilles (la DRAC a d’ailleurs alloué 2 millions d’euros de plus pour continuer les investigations sur le site) et d’entamer un processus de réhabilitation des vestiges dans le centre urbain. Concrètement, le but est de connecter vestiges, abbatiales, square de vic et jardin du chevet. La surface des travaux concerne un demi-hectare, une surface à la fois petite par la taille mais grande par ses composants. Intégrant plusieurs facteurs de développement, la restructuration va faire face à plusieurs problématiques. En un premier temps, la préservation du patrimoine. Un aspect qui couvre à la fois les récentes découvertes, les futurs également (de prochaines fouilles vont être lancées dans les mois à venir, ainsi que des chantiers d’études pendant l’été), l’abbatiale de Saint-Géraud et ses alentours et l’ancien hospice. À ce titre, ce bâtiment pourrait devenir dans le futur, un lieu d’exposition ou de stockage des reliques archéologiques issus du site des fouilles. adaptées. Enin, le projet devra également intégrer les commerces environnants. Un déi supplémentaire pour redynamiser un centre-ville en déclin et en déicit d’image. La rue du Monastère est ainsi en ligne de mire et proitera d’un coup de pouce.
Un centre médiéval unique
Les fouilles ont permis de découvrir des vestiges inestimables, mais aussi de dégager la vue sur l’abbatiale Saint-Géraud. Une opportunité qui sera l’un des composants majeurs du projet. Des vues et des perspectives inédites ont été créées, suite aux démolitions d’immeubles, et proposent des points de vue sur le château Saint-Étienne ou les collines environnantes. Des ouvertures à 180° qui permettraient « une réelle attractivité touristique et une valorisation du passé historique de la ville. En un point de vue, l’église, le château, le cloître se dévoilent au public » précise le maire Pierre Mathonier. Le but inal est de restituer la visibilité de Saint-Géraud, contrariée actuellement par des marquages au sol (stationne- ment, végétation) importants. La découverte des vestiges a permis de redécouvrir des lieux de passages et chemins qui pourraient redevenir fonctionnels. Une façon de réafirmer le lien entre la place Saint-Géraud et l’église, mais aussi via l’ancien canal, avec le chemin qui reliait la place des docks à la rue du monastère. Cette connexion serait également rendue possible par la remise en fonction du passage au 20 rue du monastère. Toutefois, plusieurs contraintes dans la réhabilitation de ce lieu vont imposer des choix techniques spéciiques. En effet, la présence des vestiges impose des constructions sans fondations. Une altimétrie imposée, toujours par la présence des vestiges et par la nécessité de lecture visuelle du cloître. Le différentiel entre le site des fouilles et l’église Saint-Géraud s’élève à environ trois mètres. Enfin, certaines zones n’ont pas encore été fouillées.
Fluidifier et faciliter l’accès
Le futur projet intègre également une grande part d’urbanisme. La remise en valeur du site, va être l’occasion de créer un nouvel espace de vie, de rencontre et de partage. Plusieurs techniques sont à l’étude, dont deux, qui ont séduit l’assistance présente au centre des congrès. La première consisterait à une mise en valeur affleurante. Une technique qui permettrait de préserver les vestiges sensibles présents en profondeur, tout en offrant une visibilité de surface aux ruines des bâtiments découverts. L’actuel site de fouille deviendrait une « prairie archéologique ». Deuxième solution, qui pourrait se rajouter à la première, la mise en place de jardins suspendus. Un moyen eficace de régler le problème d’altimétrie et de fondation. Des murs de soutènements végétalisés viendraient combler les trois mètres manquants tout en offrant une ambiance colorée et visuelle plus attractive qu’un simple remblai de pierre ou de gravats. Dans la même démarche, l’accès au piéton va être une priorité en connectant les places et placettes aux alentours (notamment la place des docks et de la bienfaisance). La coupure entre square de vic et l’abbatiale, via jardin du chevet va être estompée, voire supprimée. La rue fontaine de l’aumône deviendrait 100 % piétons. Pour le maire d’Aurillac, ce projet est une formidable opportunité pour redonner un second souffle au quartier et au site, un projet d’envergure pour Aurillac qui permettra « de rattraper l’arrêt du projet immobilier, de préserver les vestiges et refaire vivre le quartier, pour les citoyens et les touristes ».
Premier coup de pelle en 2018
Les premiers travaux devraient débuter en 2018, sous réserve des nouvelles découvertes majeures. Le budget total est estimé à 5 millions d’euros (acquisition comprise). L’état, la Région, le Département, la Caba et la ville seront les principaux inanceurs du projet. Pierre Mathonier précise d’ailleurs « qu’il faut rester réaliste sur le plan financer. Le coût du projet sera étalé sur plusieurs années ».