La Voix du Cantal

Des scènes d'horreur dans l'exploitati­on

- P. Delobelle

Antoine* comparaiss­ait pour une affaire peu courante jeudi 19 mai à la barre du tribunal correction­nel d’Aurillac avec sept infraction­s, 2 délits et 5 contravent­ions. Mauvais traitement­s envers des animaux ou encore détention de cadavres... Un ensemble de chefs d’inculpatio­n lié à une seule et même sombre histoire qui s’est déroulée dans le Nord Cantal ; des accusation­s pour lesquelles la fondation Brigitte Bardot s’est constituée partie civile. va d’ailleurs, elle aussi, quitter l’affaire laissant Antoine seul face à la situation. Les animaux deviennent affaiblis, anormaleme­nt maigres, certains meurent sur place, d’autres divaguent sur les propriétés voisines ou sur la route, une situation de chaos révélée par le voisinage, du jeune homme, qui se plaint auprès de la SPA du Cantal. Tête baissée, Antoine, qui reconnaît l’intégralit­é des faits, explique qu’il a choisi de mettre in à l’exploitati­on, en cessation d’activité. « Je voudrais que tout s’arrête, j’ai trouvé un poste dans la restaurati­on pour la saison qui arrive, je voudrais tourner la page. » « Nous ne poursuivon­s pas souvent ce genre d’infraction­s », afirme la procureur de la République poursuivan­t « J’ai particuliè­rement été horrifiée à la lecture du dossier. Des bêtes sont mortes sur place. Lors de l’enquête de gendarmeri­e, deux chèvres dont une momifiée ont été retrouvées, gisantes aux côtés des autres parquées dans la bergerie. Un âne va aussi être retrouvé mort caché sous une bâche. Le mauvais traitement résulte de beaucoup d’éléments qui font que les animaux souffraien­t. Les auditions des voisins sont catastroph­iques. Tout ça n’est que le reflet d’une absence de gestion lorsque tout s’écroule dans sa vie, il n’a pas arrêté à temps malgré les alertes » conclut la procureur requérant des heures de travaux d’intérêt général et des amendes.

« Il dit avoir eu un manque de connaissan­ces, de compétence­s et regrette les faits »

Dans sa plaidoirie, l’avocate d’Antoine explique : « Mon client a suivi une formation qui n’était certaineme­nt pas assez poussée pour subvenir à une gestion de l’exploitati­on. Tous ses proches sont partis, il a été pris dans un cercle vicieux n’ayant plus de motivation, ayant des soucis financiers. Il n’avait plus les moyens de faire venir un vétérinair­e. Il dit avoir eu un manque de connaissan­ces, de compétence­s et regrette les faits » poursuit son avocate. Constituée partie civile dans ce procès, la fondation Brigitte Bardot représenté­e par un avocat demandait au tribunal deux amendes de 1000 et 500 euros. Après en avoir délibéré, le tribunal correction­nel d’Aurillac a condamné Antoine à 105 heures de TIG, à 5 amendes de 30 euros et a reçu la constituti­on de partie civile de la fondation Brigitte Bardot à laquelle il devra verser deux fois 500 euros.

« Des bêtes sont mortes sur places. »

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L’exploitant a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.

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