La Voix du Cantal

Manifestat­ion : des agents de la Ville en colère

Aurillac : une centaine de personnes mobilisées

- N.G

Des agents de la Ville d’Aurillac avaient déjà manifesté l’an dernier pour exprimer un certain mal-être. Une nouvelle mobilisati­on a eu lieu, jeudi dernier, quelques minutes avant la séance du conseil municipal où deux délibérati­ons ont été adoptées à l’unanimité, sauf de la part du conseiller PCF, Jean- Pierre Roume. Environ une centaine des 560 agents de la Ville avait fait le déplacemen­t.

« Avoir un vrai directeur des ressources humaines »

Un malaise qui comporte deux aspects. Tout d’abord en termes de relation humaine. Pour Eric Issertes, secrétaire CGT à la mairie/CCAS, le problème

est profond : « Notre directeur des ressources humaines est plus un responsabl­e des affaires juridiques qu’un vrai responsabl­e des ressources humaines. Certes, il y a le cadre légal, mais l’esprit humain n’est pas pris en compte. Il y a un vrai manque de dialogue avec certains salariés qui peuvent rencontrer des problèmes tout au long de la journée de travail. »

Outre ce « problème de dialogue social » , la CGT tire la sonnette d’alarme sur les départs en retraite : « Il faut faire attention car certains départs ne sont pas remplacés et cela va poser des graves soucis dans certains domaines. Je pense au CCAS

où le personnel soignant dans les maisons de retraite alerte la municipali­té sur le manque d’effectif. Il y a aussi le service de la propreté urbaine qui va manquer de personnel. » Pour sa part, le maire, Pierre

Mathonier, souligne : « Il y a 29 départs à la retraite pour 2017 dont 8 qui ne seront pas remplacés. »

Puis vient un problème majeur : le nouveau régime indemnitai­re (prime, indemnités) qui intervient en complément du salaire. L’ancien régime à la Ville datait de 2006. Un nouveau régime doit être mis en place suite à un décret national qui date de 2014. Le maire, Pierre Mathonier, a donc décidé de respecter la loi et d’appliquer un nouveau régime. « Ce n’est pas moi qui fixe cela, je n’ai fait qu’appliquer une décision nationale. Avec ce nouveau régime, nous avons voulu harmoniser les choses et donner un peu plus aux agents. Cela représente 100 000 euros en plus sur le budget 2017 et 150 000 euros en plus sur 2018. » Et un des points d’achoppemen­ts concerne une prime

d’engagement. Avec l’ancien système de régime indemnitai­re, il y avait une prime de 200 euros qui était donnée en juin si l’agent, au cours de l’année précédente, n’avait pas été absent plus de 5 jours. Avec le nouveau régime, une nouvelle dispositio­n a été mise en place. Cette prime a été trimestria­lisée. Désormais, chaque trimestre, l’agent touchera 55 euros s’il n’a pas été

absent plus de 2 jours : « Et au final, cela peut représente­r une prime annuelle de 220 euros au lieu de 200 euros. Alors cela peut paraître dérisoire, mais dans un contexte budgétaire très compliqué pour les communes, je trouve que c’est un plus. Certaines collectivi­tés n’ont rien augmenté. Cette prime permettra à un agent qui est absent plus de 5 jours sur un trimestre de ne pas perdre ces 200 euros. Ce régime a été adopté à l’unanimité lors du conseil technique du CCAS, et la CGT a voté contre lors de celui de la Ville » souligne Pierre Mathonier.

« Je ne fais qu’appliquer la loi »

De son côté, Eric Issertes voit les choses sous un autre angle : « Si un agent est absent 3 jours dans l’année et sur un même trimestre, il perdra 55 euros et ce n’est pas acceptable. Les agents de la collectivi­té au plus bas de l’échelle et qui y travaillen­t depuis

plus de 20 ans touchent 1350 euros net en moyenne. Notre pouvoir d’achat diminue. » Nouveau signe de crispation :

une loi de 2016 « indépendan­te du régime indemnitai­re et qui est imposé. Cela concerne les jours de récupérati­on. Avant, si un agent ne travaillai­t pas le jour qui est férié, il pouvait poser le lendemain. Je pense notamment à Pâques où les agents qui ne travaillen­t pas le lundi, pouvaient prendre le mardi. Désormais, cela ne sera plus possible, mais je ne peux pas faire autrement sinon je suis hors la loi. Il se trouve que ces deux mesures tombent au même moment » explique Pierre Mathonier.

L’autre délibérati­on concernait la participat­ion de la Ville à une prise en charge partielle du montant d’une mutuelle. Cette aide sera de 25 à 50 euros selon le niveau de ressource de chaque agent. « Ce n’est pas assez » indique Eric Issertes. Avant de conclure : « Nous ne voulons pas supprimer ce nouveau régime mais qu’il soit revalorisé et que nous ayons un vrai dialogue social. »

À l’issue de cette manifestat­ion, chacun est resté sur ses positions. Les uns montant en salle du conseil municipal, les autres à rester quelques minutes sur le parvis de l’hôtel de ville.

Un nouveau régime indemnitai­re qui ne passe pas

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Prise de parole d’Eric Issertes, de la CGT, face à une centaine de salariés.
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