Hôpital : une charte du temps de travail qui fait débat
Au cours de sa dernière assemblée générale en mars dernier, le syndicat UNSA Santé du CH Henri Mondor a renouvelé son bureau et procédé à l’élection de son nouveau secrétaire général. C’est désormais Bruno Frigière qui prend la tête de ce tout jeune syndicat autonome, créé en 2015, appuyé par JeanMarc D’Elloy, secrétaire adjoint. « Nous menons un travail de fond. On grossit gentiment et de plus en plus d’agents nous rejoignent. Cela montre que nous sommes en totale adéquation avec leurs attentes et on s’engage surtout pour les conditions de travail du personnel » , souligne Bruno Frigière. Axé principalement sur la négociation avec la direction, le syndicat compte aujourd’hui une centaine d’adhérents et se bat notamment contre la très contestée nouvelle charte du temps de travail, en vigueur depuis le 1er janvier 2017 à l’hôpital d’Aurillac. « Le roulement des agents est chaotique. Certains sont dans l’impossibilité même de prendre des congés. C’est un nouveau décompte du temps de travail très surprenant et alambiqué. Il n’y a aucune visibilité sur les plannings, ce qui a bien évidemment des conséquences pour concilier temps professionnel et vie personnelle. Cela interpelle même le personnel encadrant ! » , explique Jean-Marc D’Elloy qui ajoute également voir des « conditions de travail qui se délitent au sein de l’établissement. Cela crée une mauvaise ambiance dans les équipes, et un climat général qui se répercute ainsi sur les patients. Il faut que cette charte soit modifiée » . En dialogue régulier avec la direction et l’ARS, qui « bottent souvent en touche » , les représentants de l’UNSA l’assurent : « Le dialogue n’est pas terminé, et on resservira la soupe. Mais il ne faut pas couper la relation avec les dirigeants » , souligne Bruno Frigière. Tourné également vers les prochaines échéances électorales, le syndicat s’interroge également d’un point de vue plus général : « Que compte faire l’État de nos hôpitaux publics ? On attend de voir ce que va faire le prochain gouvernement. On veut aujourd’hui gérer les hôpitaux publics comme dans le privé. Bientôt, il faudra être riche pour se soigner… » , regrette le secrétaire général de l’UNSA.