« L’héritière des Fajoux », nouveau roman de Sylvie Baron
L’écrivaine cantalienne qu’il n’est plus besoin de présenter se consacre désormais entièrement à la confection de suspenses habilement troussés dans la grande tradition des reines anglo-saxonnes du whodunit dont elle est une fervente et talentueuse émule. Un critique littéraire n’a d’ailleurs pas hésité à la qualifier de « Reine du polar auvergnat » .
Grâce à ce nouvel opus titré « L’héritière des Fajoux », l’auteure emmène, avec talent, le lecteur au coeur de l’Aubrac. Petit résumé : À la mort de son père lors d’un accident de débardage dans la petite scierie familiale, Marie, qui résidait depuis vingt ans au Québec, décide de revenir dans son Aubrac natal. Elle y voit la possibilité d’un nouveau départ après une crise conjugale. La reprise de l’affaire se révèle difficile. Aidée par ses amis d’enfance, Marie se bat sur tous les fronts dans un univers dominé par les hommes. Elle doit se familiariser avec un dur métier qu’elle apprend petit à petit à maîtriser pour faire face à la convoitise des grosses scieries industrielles. Alors qu’elle reprend goût à la vie, Marie commence à soupçonner que le décès de son père n’était peut-être pas accidentel. Menant sa propre enquête, elle comprend qu’elle est étroitement surveillée…
De nombreux rebondissements
Une nouvelle fois, Sylvie Baron captive le lecteur de bout en bout grâce à une intrigue savamment construite, riche de nombreux rebondissements. Mieux que quiconque, elle campe des hommes et des femmes à la personnalité forte mais tellement humains, des hommes et des femmes qui nous ressemblent. Elle n’hésite pas, non plus, à montrer leurs faiblesses dans ce cadre naturel, somptueux et mystérieux de l’Aubrac. Puissants et fragiles à la fois, ils peuvent devenir redoutables et tout tenter pour arriver à leurs fins. Sylvie Baron utilise une écriture fluide. Toujours, elle le fait avec sensibilité, créant ainsi d’admirables ambiances et offrant de remarquables descriptions des hautes terres. Le rythme est soutenu et le style enlevé utilise des mots justes qui savent toucher le lecteur. Nul doute que ce roman « L’héritière des Fajoux » est une belle réussite, le jury du Prix Arverne l’ayant d’ailleurs bien remarqué.