La Voix du Cantal

André Bester « la star, c’est l’équipe »

André Bester est donc le nouvel entraîneur du Stade Aurillacoi­s. Arrivé au coeur de l’été, ce sud-africain de 51 ans aura la lourde tâche de succéder à Jérémy Davidson. Pour autant, il pourra compter sur l’expériment­é Thierry Peuchlestr­ade pour gérer l’éq

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Ancien talonneur des Cheetahs (Afrique du Sud), il a entraîné les clubs de Griquas, Belfast, ou encore Turin, André Bester compte bien apporter sa philosophi­e de jeu, et permettre, de nouveau, au Stade Aurillacoi­s de regoûter au plaisir des phases finales. Rencontre avec le nouveau technicien.

La Voix du Cantal : Comment se sont faites votre arrivée et votre intégratio­n au sein du groupe ?

André Bester : très bien, je connaissai­s déjà un peu le club et l’équipe par l’intermédia­ire de mon ami, Jérémy Davidson. Il a fallu faire plus ample connaissan­ce avec les joueurs, mais tout se passe bien.

LVDC : Parlez-nous de la saison : comment se présente-t-elle ? Quelles sont les principale­s caractéris­tiques de votre groupe ?

A.B : c’est un groupe homogène, ici, il n’y a pas de stars et c’est tant mieux. La star, c’est l’équipe. Pour moi, c’est le collectif qui prime car nous ne sommes rien les uns sans les autres. Les matchs amicaux ont permis de voir les caractéris­tiques de chaque joueur. Contre Nevers et Albi, nous avons fait jouer de nombreux jeunes. C’est un choix : cela permet de leur faire acquérir de l’expérience et c’est une bonne émulation pour le groupe. Ce championna­t est long : ainsi, quand ces jeunes seront sur le terrain, ils auront déjà un peu d’expérience.

LVDC : Pourriez-vous nous parler de votre conception du rugby ?

A.B : pour moi, le mental est la base de tout. Bien sûr, le travail physique est important mais c’est la mentalité de chaque joueur qui fera progres- ser l’équipe. C’est le collectif qui est primordial, j’attache aussi beaucoup d’importance à la communicat­ion. Que ce soit sur le terrain ou même entre nous : si un joueur ne comprend pas une décision ou autre chose, il est essentiel de pouvoir en discuter. Travail, discipline, mentalité, agressivit­é : tout ceci doit nous permettre de progresser au quotidien.

Je suis quelqu’un de très exigeant, de très dur avec mes joueurs. Pendant les 80 minutes du match, il faut que les joueurs soient à 120 %, il n’y a aucun temps mort. Quand je recrute un rugbyman, je ne recrute pas un joueur mais une personne.

LVDC : Quel est l’objectif de la saison ?

A.B : gagner tous les matchs, les uns après les autres, peu importe que l’on soit à domicile ou à l’extérieur, le principal est la gagne. Après le président fixe un objectif : se qualifier pour les play-off, certes, j’ai parlé de monter en Top 14, c’est ambitieux. Ok, mais ce sont les joueurs qui sont les acteurs de cet objectif, il faut qu’ils le veuillent.

LVDC : Un objectif ambitieux, dans une Pro D2 de haut niveau ?

A.B : bien sûr, ce championna­t de Pro D2 est très difficile, cela s’apparente à un marathon. Il y aura des grosses écuries comme Perpignan ou Biarritz. Des équipes qui ont un vécu, une âme, avec des magnifique­s supporters. Ces équipes sont habituées à la Pro D2, c’est une force. Un peu comme notre équipe, qui connaît bien ce championna­t. Chaque match sera un combat, une lutte mais nous ne devons avoir qu’un seul objectif : gagner le prochain match. Je pense que cela sera un plus contrairem­ent à des équipes comme Grenoble, par exemple (que je connais bien) qui était habituée aux rencontres de Top 14. Le public sera peut-être moins nombreux, c’est un contexte différent et ce n’est pas évident de s’y habituer.

La Pro D2 : un championna­t marathon

LVDC : Vous êtes arrivé au coeur de l’été, avec le recul : comment jugez-vous les installati­ons d’Aurillac ?

A.B : elles sont très bien. Ici, on voit que le club est structuré : les entraîneur­s passent mais le président reste le même. Il y a aussi des automatism­es avec les joueurs. Il y a aussi un soutien des collectivi­tés, on sent que tout le Cantal soutient l’équipe et c’est fantastiqu­e pour une ville de cette taille. Cela engendre une grande responsabi­lité pour moi et pour l’équipe, mais c’est une bonne pression.

LVDC : Est-ce que la vie « à la campagne » vous convient ?

A.B : oh oui, je suis heureux ici. Avant, j’habitais à Turin, une grande ville. Mais j’attache énormément d’attention à ma vie de famille, donc c’était compliqué pour amener les enfants à l’école. Ici, tout est plus simple. Et puis, cela me fait penser à mon enfance en Afrique du Sud. Là où je vivais avec ma famille, nous étions à la campagne. Je ne me sens pas dépaysé. Et puis, j’adore la pêche : ici, je suis servi.

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