« À la Belle Marquise », un roman à savourer
Gérard Georges est bien connu des lecteurs cantaliens qui ont pu souvent le rencontrer à l’occasion de divers salons du livre. Au fil de ses ouvrages déjà nombreux et salués par la critique, cet auteur prolifique a acquis une notoriété littéraire dépassant largement les frontières de l’Auvergne.
Son nouveau roman publié par Les Presses de la Cité dans la célèbre collection « Terres de France » s’intitule « A la Belle Marquise » . Nous sommes au début des années 1900, à Royat. De chapitre en chapitre, Gérard Georges va raconter de superbe manière comment une petite fabrique artisanale de chocolats deviendra une entreprise au succès florissant, grâce à l’alliance d’une fille de confiseur et d’un jeune ingénieur des mines. Auguste et Clémentine Roussel conjuguent leurs talents pour créer des gourmandises de grande qualité. Guimauves, pralines, dragées et autres douceurs n’ont aucun secret pour eux. D’ailleurs Auguste fait le serment de créer « le meilleur chocolat de toute la contrée », aux arômes et épices subtils.
Si, au départ, les curistes en grand nombre dans la cité sont les premiers clients, la chocolaterie Marquise de Sévigné prend peu à peu une importance croissante. Entre 1900 et 1914, onze magasins ouvrent sous cette enseigne, dont deux dans la capitale. Hauts lieux de la gourmandise, ils accueilleront notamment l’écrivain Maeterlinck et Clémenceau.
En véritable orfèvre des mots, Gérard Georges a construit un roman qui se lit d’une traite. Habilement construite et ne manquant pas de rebondissements, l’intrigue tient le lecteur en haleine du début à la fin. Les apports historiques et techniques sont riches d’enseignement et s’intègrent tout naturellement dans le déroulement de l’histoire. Comme à son habitude, Gérard Georges propose donc un roman des plus plaisants sur un sujet rarement traité dans ce qu’il est commun (mais non justifié) d’appeler « la littérature puisée dans les terroirs ». En résumé, un superbe roman à déguster, comme on prendrait plaisir à savourer quelques chocolats de la Belle Marquise.