Jugé pour harcèlement sur son ex-conjointe
Devant le tribunal correctionnel d’Aurillac, Michel* devait répondre de faits de harcèlement sur son ex-compagne Sonia* avec qui il était en couple depuis près d’un an. Au bout de quelques mois de relation, Sonia tombe enceinte. « Elle explique alors qu’à partir de ce moment votre relation s’est dégradée et qu’elle a donc choisi de mettre un terme à votre relation » , résume le Président. Depuis, Michel aurait notamment commencé à l’insulter régulièrement, à lui envoyer des SMS, à la menacer et à la suivre jusqu’à son domicile et son lieu de travail. « J’ai craqué, tente de se défendre le prévenu. J’étais en colère » . Dossier en main, le Président évoque une dizaine de pages remplies de SMS. « Je l’aimais » , parvient juste à dire Michel. « Alors vous avez fait tout cela par amour ? » , questionne le Président. Devant le silence du prévenu celui-ci tente de comprendre. « Désiriez-vous cet enfant ? » . « Oui, je l’aurais reconnu immédiatement » .
L’avocate de la partie civile a insisté sur l’état psychologique de Sonia. « Ma cliente a trop souffert de cette surveillance. Elle se sentait épiée. Cela allait jusqu’à 100 SMS par jour. Aujourd’hui, elle est dans une période difficile et ne veut plus de contact avec lui » . Celle-ci a réclamé 1 000 € de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.
Plus nuancé, le procureur a estimé que « c’est quelqu’un que vous ne reverrez pas devant votre juridiction. Je pense qu’il a compris. Mais il y a eu beaucoup de SMS et le harcèlement découle de cette répétition » . Celui-ci a requis 500 € d’amende entièrement assortis du sursis.
Pour la défense, « c’est aujourd’hui un garçon qui affiche des regrets. Sa compagne ne l’a pas informé de la suite pour son enfant, il demeure dans l’incertitude et il n’aura jamais de réponses. Mais depuis la procédure, il n’y a plus de problématique. C’était l’amour de sa vie, c’est pour cela qu’il a agi comme cela. Il faut laisser le temps faire son oeuvre » .
Le tribunal a finalement reconnu Michel coupable et l’a condamné à une amende de 500 €, intégralement assortie du sursis et à verser à la partie civile 1 000 € de dommages et intérêts. * Les prénoms ont été modifiés